vendredi 30 mars 2018

PROCÈS TARNAC : DES CONDAMNATIONS SYMBOLIQUES RÉCLAMÉES CONTRE LES HUIT PRÉVENUS

Une peine de 4 ans, dont 42 mois avec un sursis et une mise à l'épreuve de 24 mois, a notamment été requise à l'encontre de Julien Coupat. (Europe1)
A rapprocher des déclarations de madame Michèle Alliot-Marie affirmant lors de leur interpellation qu’il s’agissait d’un complot terroristes d’ultra-gauche et qu’il fallait d’urgence démanteler leur réseau coupable entre autre de saboter les lignes TGV. (Pour se fraîchir la mémoire voir ici)
Certains ironiseront : « Ah… C’était l’époque où il fallait saboter les caténaires pour empêcher les trains d’arriver à l’heure ? La SNCF est maintenant capable de faire ça toute seule – et à moindre frais » D’autres se gausseront du ridicule d’un pouvoir politique désespérément à la recherche d’un fait d’arme glorieux pour redorer son blason.

Et c’est sans doute  vrai. Mais généralisant l’information, nous relèverons qu’à présent l’accusation de terrorisme est devenue universelle. Qu’un dictateur veuille écraser sous les bombes des populations entières, le voilà qui se justifie en expliquant qu’il s’agit de repères terroristes. Qu’une dame végane s’en prenne à son boucher (Post d’hier) ; la voilà inculpée d’apologie du terrorisme.
Le terrorisme est devenu une accusation « irrécusable », un peu comme autre fois celle d’athéisme. Spinoza en a fait l’expérience : bien longtemps après sa mort on refusait même de critiquer sa philosophie en disant qu’elle était abominable parce qu’athée ; inutile de démontrer la réalité de cette accusation, parce qu’à vouloir analyser son œuvre on risquerait d’en être sali – voire même contaminé.
C’est là que les philosophes doivent se rebeller. Faire preuve de cartésianisme et dire : démontrez-moi 1) Qu’être athée est un crime. Et 2) Qu’il est vraiment athée.

Pour Julien Coupat, idem : démontrez-moi 1) que ses idées sont celles d’un terroriste ; et 2) qu’il est vraiment passé à l’acte.

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