La Nuit des
Noirs, un bal de carnaval dont les participants se griment en noir, se déroule
ce samedi soir à Dunkerque. Des associations anti-racistes ont demandé, en vain,
l'annulation de l'événement. Les carnavaleux et le maire revendiquent, eux,
leur droit à la blague potache.
Mais c’est
trop peu dire – ajoutons ce témoignage d’un habitué :
«Le carnaval, c'est une fête, un moment de
joie de vivre sans arrière-pensée. C'est quelque chose qu'on a dans les gênes,
pas quelque chose qu'on peut décortiquer. On ne se prend pas au sérieux. Le
carnaval, c'est quelque chose qu'il faut vivre, pas quelque chose qu'on peut
juger de l'extérieur.»
On pensera ce
que l’on veut de cette émotion : soit qu’on veuille faire respecter des
valeurs trop souvent et trop longtemps oubliées par le passé ; soit qu’au
contraire on estime que notre époque est dominée par des pisse-vinaigre qui nous empêchent de nous amuser tout simplement. Mais ce qui se repère surtout c’est
cette idée que la fête ne se juge pas de l’extérieur, et qu’à vouloir le faire
on ne fasse que montrer son incapacité à vivre sans se demander pourquoi on vit.
Que les « nègres »
se rassurent : rien de ce que font ou représentent les carnavaleux n’a de
rapport à la réalité ; ce sont des images qui s’enracinent dans une
tradition si lointaine qu’elle n’a de sens que dans leur manifestation.
Et d'ailleurs, c’est une
observation qui doit être généralisée : qui saurait dire ce que
faisiez-vous au dernier réveillon, torse nu à danser sur la table du salon une bouteille de scotch dans chaque main ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire