Le projet de fusion des deux sociétés qui étaient restées administrativement indépendantes depuis la fusion au niveau mondial en 1975 "amènerait à ouvrir environ 280 postes de départs volontaires" sur 1 300 postes (lire ici)
Oui, vous avez bien lu : cette fusion « ouvre des postes de départs volontaires »… Bien sûr tout le monde a compris : il s’agit de suppression de postes et non d’ouverture de postes, ou bien cela n'a plus de sens.
Seulement voilà : il y a des communicants dont le métier – un des plus vieux du monde, si on admet que la rhétorique date au moins du 4èmesiècle avant J-C (c’est à dire depuis Platon et Aristote) – est de tordre les phrases pour dire les choses sans les dire tout en les disant.
L’idée est donc que ces postes ne sont pas fermés mais ouverts. Si c’est le cas, c’est que ce sont de nouveaux poste : ce qui est le cas puisqu’il s’agit de postes de « départ volontaire » qui n’existaient certes pas avant la fusion. Des postes ouverts juste pour être fermés ; qui n’existent que le temps que des employés y soient embauchés afin de pouvoir déposer leur démission. Vous me suivez ? Non ?
Tant pis. L’essentiel est que ces départs soient volontaires : autrement dit que le plan de licenciement rencontre des employés qui ne rêvaient que d’une chose : être licenciés.
- « Y a un truc ! » direz-vous – et vous aurez raison. C’est que ces départs volontaires sont assortis d’une prime significative, sans la quelle l’employé n’aurait certes pas conçu un tel projet.
- « Y a un truc ! » direz-vous – et vous aurez raison. C’est que ces départs volontaires sont assortis d’une prime significative, sans la quelle l’employé n’aurait certes pas conçu un tel projet.
Alors le DRH de Pernod-Ricard aurait eu raison de parler « d’ouverture de postes » ? Admettons-le mais admettons aussi quand même qu’il faut une certaine audace pour afficher sans trembler un tel oxymore.
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