WhatsApp est le premier outil de communication au Liban : tout le monde l’utilise, du chômeur au chef politique. L’application est également un moyen de communiquer à l’international, sachant qu’une partie de la population libanaise a émigré à l’étranger. Comme beaucoup de services au Liban, les forfaits mobiles coûtent déjà très cher et taxer en plus de 20 centimes cette application gratuite, cela représente beaucoup pour certains. »
Cet Etat est en train de faire faillite à cause de la corruption de ses responsables et de l’accumulation de leurs mauvais choix économiques. Et au lieu de faire des réformes et d’envisager des mesures sérieuses, il ne cherche qu’à imposer plus d’impôts. C’était pour beaucoup une arrogance insoutenable. » (Lire ici)
Alors qu’au Chili c’est l’augmentation du ticket de métro qui a produit des émeutes, faisant 11 morts, au Liban c’est la taxe sur les communications téléphoniques qui jette le peuple dans la rue. De surcroît le gouvernement libanais est accusé d’arrogance insoutenable, issue de l’indifférence qu’il manifeste à l’égard des difficultés et des besoins d’une large partie du peuple. Dites donc, ça vous rappelle quelque chose, non ?
- Il y en a un qui doit se sentir moins seul : c’est Emmanuel Macron.
Rappelons-nous : il y a tout juste un an, le gouvernement français annonçait l’augmentation de la taxe carbone sur le carburant, créant le mouvement qui allait devenir celui des gilets-jaunes. De plus, alors que la crise s’amplifiait, des petites phrases assassines du Président permettaient de le taxer d’arrogance (voire de mépris) à l’égard des manifestants. Comment expliquer cette convergence ?
Ces trois mouvements ont ceci en commun : ils sont à la fois issus de décisions qui portent atteinte à la liberté de communiquer (se déplacer en voiture, en métro, téléphoner sans taxes), et ils paraissent liés au manque d’empathie des hommes du pouvoir. De plus il s’agit à chaque fois de petits détails de la vie : ces taxes sont de quelques centimes, et à chaque fois elles devaient paraître indolores pour le ministre. Elles furent donc prises sans concertation, un peu comme on ajusterait à la marge des frais dans un budget. Et c’est là que l’arrogance apparaît : ces mesures prises l’ont été par des riches qui n’imaginent même pas que quelques centimes sont déjà beaucoup pour les pauvres (1). Ce sont là des symboles de l’indifférence aux souffrances du peuple, des marqueurs de la violence de classe.
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(1) On se rappelle que le gouvernement Macron a débuté avec la contestation populaire lorsqu’en octobre 2017 il réduisait autoritairement les APL de 5 euros. Les députés de l’opposition se sont fait un devoir de rappeler a gouvernement combien 5 euros pesaient dans le budget des pauvres, venant au Palais Bourbon avec un cabas rempli des denrées qu’on peut acheter avec cette somme.
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