« Je me rappelle avec tendresse le moment où elle
(Maman) coupait la miche de pain quotidienne qu'elle partageait avec mon père,
mes deux sœurs, Anne-Marie, Michelle décédée aujourd'hui, mon frère Jean-Marie
et moi. C'était un moment solennel, un symbole très fort dans notre
famille » (Lu ici)
Parlant de Joël Robuchon, je m’apprêtais à ironiser sur ce
chef dont le public est invité à saluer la mémoire en tant qu’« inventeur de la
purée de pommes de terre » : on est tous morts de rire.
Mais voilà que je découvre ces confidences faites à Gala il
y quelques années : ce qui émeut, ce n’est pas seulement cet attachement de
l’homme adulte au petit enfant qu’il fut près de sa maman, mais aussi le fait
que cela passe par la nourriture – plutôt par le partage de la nourriture.
Comme les oisillons qui reçoivent la becquée de leurs parents, les petits
d’hommes doivent aussi garder un souvenir très fort de ce moment où le repas
était préparé et partagé entre la famille.
On pourrait réfléchir à la raison qui pousse certains
(hommes ou femmes) vers les fourneaux alors que la nécessité n’y est pas :
veulent-ils faire plaisir, séduire, exercer un pouvoir ??? Il n’est pas
nécessaire d’être un chef étoilé pour avoir ressenti cet appel. Mais plus
intime, plus fondamental, ce souvenir des premiers repas de l’existence.
Comme toujours chez les humains, c’est la première fois qui
est la bonne.
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