« Denver, le dernier
dinosaure ! » Ces quelques mots rappelleront sûrement des souvenirs à de
nombreux Français. Le dessin animé culte des années 90 est de retour, sur M6, à
partir du 27 août, a indiqué la chaîne mardi 7 août. Mais cette annonce,
accompagnée du nouveau générique de la série, n'a pas fait que des heureux.
Loin de là.
"Après les #Minikems,
#Denver... C'est pas bientôt fini de massacrer nos souvenirs d'enfance"
@guiCharier - Vu ici
Le succès d’une série télé ne
s’épuise pas dans le chiffre de l’audimat : il se mesure aussi à la force du
souvenir laissé dans les mémoires, en particulier s’agissant de séries
destinées aux enfants pour les quelles elles constituent des repères et (mieux
encore) des ressources en émotions structurant l’évolution de la personne.
Autrement dit, les scénaristes
sont comptables des histoires mettant en scène les personnages qu’ils ont
inventés et cela bien après l’arrêt de l’émission en cas de redémarrage.
Du coup, je me dis que ce
mécanisme peut aussi jouer pour d’autres histoires telles que les romans et en
particulier les romans de la Littérature mondiale. Qu’on se rappelle l’émotion
soulevée quand un auteur a voulu reprendre l’histoire d’« Autant en emporte le vent », avec
les mêmes personnages suivant des méandre nouveaux. Les héritiers de Margaret Mitchell
ont fait valoir devant les tribunaux des droits moraux dont ils s’estiment
dépositaires. Idem pour les Misérables
de Victor Hugo : le tribunal a tranché : oui, on a le droit d’écrire
la suite de l’histoire qui après avoir ressuscité Javert, raconte les aventures de Marius et de Cosette (voir ici).
Mais quand même : ce
sont les déçus des aventures de « Denver le dernier dinosaure » qui
ont raison : c’est notre mémoire qui constitue le véritable réceptacle des
œuvres de fiction et c’est à elle que les auteurs ont des comptes à rendre.
Mais du coup, il n’est pas
sûr que les Misérables aient aujourd’hui des défenseurs légitimes.
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