lundi 20 août 2018

DES DIZAINES DE MILLIERS DE MIGRANTS VÉNÉZUÉLIENS AU BRÉSIL

Au Brésil, des camps de migrants vénézuéliens ont été attaqués par des voisins en colère : l’arrivée massive de Vénézuéliens fuyant la crise politique et économique dans leur pays a créé une situation délicate dans l’Etat de Roraima (nord du Brésil à la frontière vénézuélienne).
On lira ici le détail, mais je voudrais qu’on les oublie pour ne retenir que cela : des pauvres gens, fuyant la misère et la famine envahissent un territoire voisin supposé mieux loti, sans demander ni autorisation ni secours organisés, simplement pour ne pas mourir de faim. Et les gens en question qui ne veulent surtout pas partager entrent en conflit violent avec ces crève-la-faim ; qu’on ne retienne que cela – et voilà qu’on imagine revivre des mouvements de populations aussi anciens que l’espèce humaine et qu’on constate que le conflit qui en sort reste un conflit anhistorique, qu’aucun principe moral ne peut contenir.

- Oublions donc le progrès, les traités et la Déclarations des droits de l’homme : que signifie tout simplement l’histoire quand on voit ça ? Quand un Neandertal rencontrait un Sapiens, ils se crêpaient peut-être le chignon pour une femelle ou pour un territoire de chasse. Et nous quand nous voyons une troupe de migrants dans nos rues ? Ne songeons-nous pas à appeler la Police ? Et quand la télé nous montre ces même gens entrain de se noyer dans la mer, ne nous disons-nous pas : « Après tout ils n’avaient qu’à rester chez eux » ?
Oui, mais on objectera que ces considérations de misanthrope ne peuvent rien contre les générosités qui soulèvent des montagnes de dons, quand un malheureux petit enfant vient à se noyer et à s’échouer, lamentable épave, sur une plage ? Ne dirons-nous pas que plus fort et plus profond que l’égoïsme et la violence, la pitié remonte elle aussi de notre passé ancestral et nous prend aux entrailles...

C’est vrai, mais ça ne dure que ce que durent les émotions. Et il suffit que d’autres émotions surgissent et emportent ces élans avec elles.

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