jeudi 9 août 2018

LA JUSTICE DONNE DEUX MOIS POUR ÉVACUER LE SQUAT DU HAMEAU DES BROUETTES À ROUEN

C’est tout un dispositif de solidarité qui doit cesser, contraint par la justice. Le tribunal d’instance de Rouen (Seine-Maritime) a décidé de l‘expulsion de la résidence la Garenne, située rue du Hameau des brouettes, sur la rive gauche à Rouen, dans un délai de deux mois.
Depuis le 19 mai 2018, près de 160 sans-abri, principalement des migrants, ont investi les lieux, aidés par le collectif la Garenne. Une occupation « très mal vécue » par la Ville qui demandait son expulsion immédiate, selon son avocat Me Maxime Cauchy. (Lu ici)

Il s’en passe des choses inquiétantes au Hameau des brouettes ! Déjà que cet endroit a du dans le passé servir de cadre à des choses peu racontables pour mériter un tel nom… Mais voici qu’on y commet des délits de solidarité si l’on en croit le reportage cité plus haut.
Oh, certes, le mot « délit » n’est pas employé ; reste toutefois qu’on dit bien qu’il s’agit d’un « dispositif de solidarité » qui doit cesser. L’indignation qu’on ressent alors est sans condition : être solidaire est un devoir d’humanité qui ne peut être soumis à condition.
Quoique… Les principes inconditionnels sur les quels est construite la société ont été choisis par elle (ou par une tradition qui s’enracine en elle) : ils n’étaient rien du tout avant, ils sont tout après – mais seulement après. C’est d’ailleurs la contradiction embarrassante de la Déclaration des droits de l’homme : droits imprescriptibles et naturels mais qu’il faut pourtant proclamer, comme si sans cela ils n’existeraient pas ?

Le dispositif de solidarité de La Garenne dénoncé aujourd’hui par les tribunaux entre dans ces dédale de droits enchevêtrés, tous plus sacrés les uns que les autres. En bref : le droit de propriété peut-il être annulé dès que le devoir d’humanité entre en jeu ? Il semble que ce ne soit pas si évident, puisqu’au Hameau des brouettes, le propriétaire de l’immeuble occupé par des sans logis a réussi, en faisant appel aux Tribunaux, à faire jeter à la rue des malheureux qui l’occupent sans autre droit d’obtenir un abri qu’ils n’ont alors plus.

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