La justice
italienne a ouvert une enquête contre le ministre italien de l'Intérieur Matteo
Salvini pour "séquestration de personnes, arrestations illégales et abus
de pouvoir" dans l'affaire des migrants retenus à bord du navire Diciotti,
ont annoncé dans la soirée du samedi 25 août les médias italiens. (Lu ici)
Empêcher des
migrants de descendre à terre et de demander un asile pour vivre est-il un
délit ? Laissons de côté la question des raisons pour les quelles Salvini
fait cela et attachons nous à la question de droit. Si quelqu’un sonne) ma
porte, suis-je obligé de lui ouvrir ? Oui, bien sûr si une loi supérieur à
la protection de mon domaine privé est en cause : par exemple s’il s’agit
d’une personne en danger de mort. Notons justement que 12 migrants ont débarqué
pour être hospitalisés : l’obligation de secourir des personnes en danger
a été respectée.
Maintenant,
l’affaire se complique parce que tous ces gens sont sur un navire des
garde-côtes italien : le droit maritime qui réglemente les secours en mer
ne s’impose-t-il pas devant le pouvoir public d’un Ministre de
l’intérieur ? Sans faire appel à des principes irréfragables, il y a bien
des lois ou des règlements qui disent si un garde-côte peut être empêché
d’accoster dans un port de son propre pays avec à son bord des naufragés sauvés
de la noyade.
Supposons que
ce soit le cas – je veux dire : que Matteo Salvini n’a pas légalement pas
le droit d’empêcher ce débarquement. Reste qu’il dispose d’un pouvoir qui va
bien au-delà de ceux que la constitution donne à un ministre tel que lui :
c’est celui de l’opinion publique italienne d’abord, européenne ensuite.
Où sont donc
les millions de manifestant déferlant dans les rues de capitales européennes
pour bloquer les ambassades d’Italie et manifester ainsi leur indignation
devant ces mesures ? Où sont les déclarations des chefs d’Etat européens
pour s’indigner et pour ouvrir leurs centres d’accueil ? Oui, nous tous
qui étions autrefois si prompts à nous émouvoir des dérives politiques qui se
manifestaient (en Autriche avec Jörg Haider), que sommes-nous devenus ? Où
sont passés nos principes ?
D’ailleurs ce
n’est pas l’Europe qui menace l’Italie,
c’est l’Italie qui menace de couper les vivres … à l’Europe !
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