mercredi 22 août 2018

BAGARRE À ORLY : BOOBA ET KAARIS DEMANDENT LEUR MISE EN LIBERTÉ SOUS CONTRÔLE JUDICIAIRE.

Bagarre à Orly entre Booba et Kaaris : les rappeurs promettent d'être "irréprochables" en attendant leur procès
Les deux figures du rap français, ainsi que huit de leurs proches ayant participé à une rixe le 1er août, contestaient lundi leur placement en détention provisoire. Ils demandent à être placés sous contrôle judiciaire.
Les avocats ont aussi mentionné l'agenda perturbé des deux artistes, les "35 000 places déjà vendues" pour un concert de Booba mi-octobre en région parisienne
S’opposant à cette remise en liberté l’avocat général a déclaré « qu’il faut protéger les personnes prévenues », estimant qu'il n'était "pas exclu" que Booba et Kaaris, pour l'heure incarcérés à Fleury-Mérogis et Fresnes, subissent des représailles "de la part des admirateurs de l'autre" s'ils sortaient de prison avant leur procès. (Lu ici)

Au fond il ne serait pas trop étonnant que des gens inculpés de violence soient devenus doux et gentils comme des agneaux pour échapper à la sévérité de la sanction.
Mais ce qui me fait réagir, ce n’est pas cela. C’est l’idée que la justice aurait utilisé cette mise en détention provisoire non seulement en raison du délai imposé pour que l’affaire soit jugée, mais aussi dans l’intention de donner une leçon de conduite à ces rappeurs mal éduqués. Au fond on utiliserait l’embouteillage juridique pour infliger une sanction en-dehors de tout jugement ; ce serait de la part des juges une décision arbitraire pour montrer que la loi possède elle-aussi une force brutale et contraignante, tout autant que celle des poings et des battes de baseball.
Mais du coup, l’asymétrie entre le délit et la sanction se trouve brisée : si la violence des juges devenait la même que celle des criminels, alors on régresserait à un stade inconnu de la justice, car du temps des tortures et des supplices de l’ancien régime (comme le dit Michel Foucauld) les tourments infligés par le bourreau étaient strictement définis par des règles fort précises. Si abominable qu’aient été les tortures de l’Inquisition ou les mises à mort sur la roue ou l’échafaud, il n’en restait pas moins que des règles, donc des limites très précises devaient être respectées.

Or même si nous n’en sommes pas là, on voit que le verrou de la règlementation a sauté dans l’affaire Booba-Kaaris. En tout cas, que ce soient deux méchants rappeurs ne change rien au droit.

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