vendredi 24 août 2018

UN PRÊTRE RÉCLAME LA DÉMISSION DU CARDINAL BARBARIN, ACCUSÉ DE NON-DÉNONCIATION D'AGRESSION SEXUELLE

"Ce qui aurait dû rester l'affaire Preynat (...) est devenu l'affaire Barbarin". Pierre Vignon, un prêtre de Valence (Drôme) a lancé, mardi 21 août, une pétition pour réclamer la démission du cardinal Philippe Barbarin, poursuivi pour non-dénonciation d'agression sexuelle. (Vu ici)
Lisons encore :
« Un prêtre lyonnais se retrouve accusé d'agression sexuelle sur mineur. Jérôme Billioud, un abbé de la région lyonnaise, aurait abusé d'un garçon, mineur au moment des faits, dans les années 1990. Après avoir déposé plainte contre le prêtre, le plaignant rencontre le cardinal Barbarin qui balaie l'affaire en évoquant la prescription pénale des faits.
Jusque là, rien à dire ? Sauf qu’on voit ainsi que le cardinal Barbarin était bien au courant des agissements de ces prêtres, mais qu’il n'a pris aucune sanction. Suite à cette affaire, le père Bernard Preynat a été muté dans d'autres paroisses du Rhône et de la Loire, mais il n'a été relevé de sa "responsabilité pastorale" et de "tout contact avec les mineurs" qu'en 2015. Quand à l'abbé Pierre Billoud, malgré la plainte, classée sans suite à cause du délai de prescription, il a conservé son poste. »

Bon, ma citation a été un peu longue, mais c’était nécessaire pour trouver la faille, l’endroit où l’outil de la critique va pénétrer. Car, si on estime ne pas devoir reprocher au cardinal Babarin (évêque de Lyon donc primat des gaules soit dit en passant) d’avoir maintenu ce prélat en poste, du moins peut-on s’étonner qu’il lui ait confié une « responsabilité pastorale » y compris auprès de mineurs jusqu’en 2015. Du coup, le soupçon qui pèse sur l’évêque ne tient pas seulement à ce sur quoi la justice va se prononcer : il s’agit aussi de savoir si cette « atonie » (sic) de monseigneur Babarin ne serait pas l’indice de la conspiration du silence qui, un peu partout dans le monde catholique, a entouré ces agissements criminels – et qui, soit dit en passant, a fait tomber bien des évêques (au Chili en particulier, et sans doute bientôt aux Etats-Unis).

Un évêque est-il un citoyen comme un autre, peut-il être appelé à comparaitre devant les tribunaux sans devenir indigne de sa mission ? Peut-être : mais la question n’est déjà hélas ! plus là. Il s’agit de savoir si ce qui est déjà établi et sur quoi la Justice n’a pas à se prononcer ne constitue pas déjà l’accusation une des plus grave qui soient contre un prélat ?

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