lundi 2 mai 2022

De la violence – Chronique du 3 mai

Bonjour-bonjour

 

En présence de l’accusation de « violences sur personne chargée d’une mission de service public » portée contre la jeune femme qui a agressé un pompier chargé d’éteindre un incendie durant la manifestation du 1er mai, voici quelques réflexions qui me paraissent utiles.

            - La première concerne la violence « légitime ». Car, oui, elle existe et elle est le monopole de l’État, comme l’affirme Max Weber (Le savant et le politique – 1919) : « Un État est une communauté humaine qui revendique le monopole de l'usage légitime de la force physique sur un territoire donné »

            - Cette conception a été validée et utilisée jusqu’à nos jours. On notera que Max Weber énonce un fait, (l'Etat "revendique" cette légitimité) et non un droit. Toutefois ce fait prend appui sur une théorie : disons de la quelle il s'agit.

Il s'agit une conception « contractualiste » de l’État (telle que formulée par Hobbes) : lorsque les individus acceptent de confier leur volonté à une force supérieure en échange de la sécurité, à savoir l’État, celui-ci peut faire usage de la violence contre ceux qui la mettrait en danger. 

En conséquence, la violence est un pouvoir régalien ce qui signifie que toute autre violence sera nécessairement illégitime. (Sur tout cela, voir ici)

            - On comprend alors que la situation dans la quelle l’acte condamné du 1er mai été commis soit déterminante. Car la jeune femme s’en est prise au pompier qui tentait d’éteindre un feu allumé par des manifestants qui entendaient lutter ainsi contre l’État et ses supposés abus. S’il s’agit bien d’un acte politique, celui-ci consiste à contester la légitimité de l’État et donc celle de ses pouvoirs régaliens. Il se situe dans une perspective qui est soit anarchiste (1), soit marxiste (2).

o-o-o

Suis-je entrain de défendre la violence contre les pompiers ? Certainement pas, mais il ne faut pas se tromper d’ennemi : il ne s’agit pas de dénoncer des voyous ni des casseurs (selon ce qu’on dit, cette dame serait une partisane (peut être radicalisée) des gilet-jaunes). Elle est du côté de ceux qui incendient les commissariats et non de ceux qui pillent les magasins.

A minima mon message du jour sera que ces deux actes n’ont pas le même contenu.

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(1) Pour les anarchistes seuls les individus peuvent lutter pour leur propre sécurité.

(2) Lutte des classes. Selon Marx l’État est l’instrument politique par lequel la classe dominant assure sa domination grâce à la police et à l’armée. Il suppose donc une société divisée en classes.

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