Dans la presse de ce matin, on apprend que les dirigeants finlandais ont indiqué hier jeudi vouloir adhérer à l'Alliance atlantique, en finissant ainsi avec la "finlandisation", terme avait été employé pour caractériser la neutralité historique de ce pays entre les deux blocs durant la guerre froide.
Le général Olivier de Bavinchov ancien chef d'état-major de la force internationale de l'Otan évoque un "tsunami géopolitique", ajoutant "Ce tsunami géopolitique montre à quel point le président Poutine obtient, dans tous les domaines, exactement le contraire de ce qu'il espérait. C'est un échec absolu sur toute la ligne".
Pourquoi l’OTAN ? La Finlande n’avait-elle pas la protection avec l’Europe Unie ? Jean Sylvestre Mongrenier chercheur à l'institut Thomas More le précise : « la grande différence dans l'OTAN, c'est qu'il y a les États-Unis », ajoutant pour qui n’aurait pas compris : « les États-Unis, par leur poids, par leur puissance, sont en mesure d'apporter des garanties de sécurité beaucoup plus solides que celles des pays de l'Union européenne ». (Lire ici)
On serait tenté de prendre acte de ce bouleversement comme de l’indice de la venue des temps nouveaux, un acte de naissance du 21ème siècle. Pourtant on est frappé dans le même temps par la ressemblance de ces évènements avec … le 20ème siècle. On croit assister à un mouvement rétrograde qui nous ferait remonter à près de 70 ans en arrière, lorsque le choc des blocs, soviétique contre occidentaux – avec au premier plan la menace d’un conflit nucléaire – conduisait justement à créer l’Alliance atlantique ! Oui, on dirait que plus on avance et plus on recule.
Toutefois, on peut quand même conserver le principe que l’histoire ne se répète pas, que toute séquence cause/effet est absolument unique et que son retour n’est qu’une illusion. Alors, la question est de savoir qu’est-ce qu’il y a de nouveau dans la situation actuelle qui la différentie du passé ?
Eh bien on répondra : tout. Oui, tout diffère : et le rapport de forces, et les pays en cause.
- Rapport de forces : la Russie n’est plus l’URSS et elle n’a plus à sa disposition le soutien des pays du Pacte de Varsovie.
- Quant aux pays concernés, ils n’impliquent ni la Chine – bientôt première puissance mondiale – ni l’Inde, pays bientôt le plus peuplé au monde.
Et puis surtout, en se transférant 70 ans en arrière, on conserve le regard de ceux qui savent tout ce qui a suivi, de 1950 à 1990. Seulement voilà : il nous faut l’avouer, aujourd’hui nous ne savons pas ce que va être l’avenir - et c’est là que se trouve l’illusion dont nous parlions plus haut : nous voudrions non seulement être reporté 70 ans en arrière, mais encore que notre avenir soit identique à la période que nous avons connue durant les années 50-90. Mais aujourd'hui nous ne savons même pas de quoi demain matin sera fait.
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