Bonjour-bonjour
On sait combien la communication, principalement quand elle est écrite, prête à confusion. Les mêmes mots, écrits par l’un, lus par l’autre, engendrent parfois des significations différentes. Non pas des incompréhensions, comme lorsque le sens échappe radicalement ; mais des fausses compréhensions, quand on ne soupçonne même pas qu’il puisse y avoir erreur. C’est alors que nait le malentendu, ressort comique de bien des pièces de théâtre de boulevard.
Tout ceci est bien banal et je n’en parlerais pas sans cet exemple qui m’a sauté aux yeux :
« Sans issue, sauf celle du cimetière » : étrange n’est-ce pas ? D’autant qu’en bon français « issue » signifie « sortie », c’est-à-dire quelque chose derrière laquelle il y autre chose. Si la mort est anéantissement, le cimetière ne peut être une issue, car derrière le néant, il n'y a rien d'autre : en s’éteignant dans la mort, on s’anéantit – et le néant n’est rien d’autre que cet anéantissement. En supposant malgré tout qu'elle soit une issue on évoque ironiquement une porte qui ouvrirait sur le vide. En revanche si la mort est un passage vers un autre monde – quel que soit ce monde – alors oui, l'indication du panneau « sans issue sauf celle du cimetière » est valide.
Le malentendu est donc non pas une ratée de la communication mais son enrichissent. Quand deux sens persistent en se superposant, la discussion est possible voire même nécessaire. C’est elle qui met en route la pensée, laquelle est, comme dit Platon, un dialogue de l’âme avec elle-même.
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