Bonjour-bonjour
En lisant ce titre, vous avez deviné que je veux parler de la mésaventure vécue par le Directeur général de Nestlé, licencié pour, je cite : « avoir eu une relation amoureuse non déclarée avec une subordonnée directe »
Autrement dit, et contrairement aux commentaires erronés qu’on entend un peu partout, il ne s’agit pas simplement d’un licenciement pour relation amoureuse dans le sein de l’entreprise, mais principalement pour en avoir eu une de façon clandestine.
Et c’est là qu’est la surprise. Car on a parfaitement le droit chez Nestlé d’aimer qui on veut, même sa DRH, même son bras droit. On peut aussi choisir le mode de relation préféré : un diner romantique pendant un séminaire sur la côte adriatique ou une petite gâterie sous le bureau pendant la pose de 10 heures.
La seule chose qui soit impératif est d’en faire la déclaration explicite « J’ai une relation amoureuse avec ma secrétaire, Madame X*** ».
Et c’est tout de même perturbant.
- Déjà parce que la vie privée ne doit pas se confondre avec la vie publique dont le monde du travail fait partie. Par cette déclaration je suis en effet obligé de rendre publique une relation qui devrait rester strictement confidentielle. Supposez un homme marié dont l’épouse occupe une place importante dans l’organigramme de l’entreprise où il travaille également ; vous imaginez facilement que cette obligation de transparence peut faire des dégâts.
- Et puis aussi parce que la firme Nestlé s’arroge un droit de regard sur la vie intime de ses employés. L’amour relève non seulement de la sphère privée, mais encore de l’intime. En révélant ma relation avec une personne – qu’elle soit de l’entreprise ou non, finalement peu importe – je révèle quelque chose qui doit rester cachée au plus profond de moi-même, enfouie dans cette part de moi à laquelle personne, à part celle que j’aime, n’a accès.
- Enfin, la question essentielle : pourquoi l’entreprise veut-elle s’imposer dans la relation amoureuse entre ses employés ? Veut-elle « tenir la chandelle » ? S’agit-il d’indiscrétion, de voyeurisme ? Craint-elle que l’amour ne pousse ces gens à trahir sur l’oreiller un secret professionnel ? Mais alors c’est l’amour avec un concurrent et non avec un collègue qui serait à redouter.
Bref : tout ça c’est bien glauque.
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