mardi 24 juin 2025

À Paris : accouchement sur le trottoir – Chronique du 25 juin

Bonjour-bonjour

 

C’était mercredi dernier 18 juin. Jean-Michel Angays propriétaire d’un atelier de couture du quartier, raccompagnait une cliente dehors lorsqu’il entendit des cris. Sur le trottoir d’en face, une jeune femme assise sur une valise crie de douleur, aux côtés de son compagnon qui tente, en vain, de joindre les secours. La solidarité s’organise spontanément et alors que les secours restaient indisponibles la jeune femme allongée sur le trottoir parisien a mis au monde une petite fille. (Lire ici)

- Jean-Michel Angays garde en mémoire un moment de partage unique : « personne ne s’est posé de question. Les passants se sont rassemblés dans la solidarité pour aider le jeune couple, sans plus de réflexion. C’était un moment de vie très primaire, presque animal ». Une démonstration d’humanité conclue comme nous l’avons dit par la venue au monde d’une petite fille de 3,2 kg qui, comme sa maman, se porte très bien. 

 

--> Il y a deux points que je voudrais garder en mémoire : d’abord l’organisation des passants, pris au hasard sur ce trottoir – où bien sûr personne n’était prédisposé à aider dans cette circonstance – qui a été exemplaire d’efficacité. Mais aussi le ressenti de l’évènement par ce premier témoin : « moment très primaire, presque animal ». On imagine la horde primitive de nomades où les femmes marchent avec le clan et accouchent selon les circonstances durant l’étape : ce moment essentiel pour la survie de la tribu est alors dépendant de l’entraide sollicitant le groupe entier, comme hier sur le trottoir parisien. C’est à cet évènement fondamental que les participants à cet accouchement de fortune ont assisté.

On s’interroge parfois sur l’extraordinaire succès de l’homo sapiens : comment a-t-il fait pour coloniser la terre entière, malgré la faiblesse relative de sa constitution physique ? La réponse tient en un mot : la coopération. L’homme n’existe que grâce à une collection d’individus organisés de telle sorte que la vie de chacun est précieuse à tous.

Quand on voit aujourd’hui quelle fortune il faut engager pour mettre à mort d’autres hommes à coup de super-bombes, on ne veut pas le croire.

C’est que nous n’écoutons plus nos instincts animaux.

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