vendredi 10 octobre 2025

Viol et consentement : une question d’intersubjectivité – Chronique du 11 octobre

Bonjour-bonjour

 

- Qu’est-ce qu’un viol ? Le droit, comme l’usage courant, le situe exclusivement dans le domaine sexuel. Il s’agit d’imposer une pénétration au corps de l’autre qui devient par cet acte un simple objet à supposer que son consentement n’intervienne pas. Certes la sexualité peut impliquer de prendre le partenaire comme un objet (par exemple un réceptacle dans l’acte sexuel) ; mais ce n’est pas pour autant un viol si celui-ci assume cette situation.

- Plus précisément : on met au centre de la définition du viol la notion de consentement, acte par lequel un sujet accepte d’être utilisé comme objet – l’être humain dispose de la faculté de ne pas être réduit à n’être qu’un objet grâce à un acte de sa volonté. C’est ainsi qu’un sujet reste un sujet alors même que son corps est utilisé par autrui comme moyen de jouissance – ou de satisfaction d’un besoin quelconque.

Bien – Ajoutons quand même que cette situation par la quelle je me définis comme sujet au sein d’une relation avec autrui suppose évidemment deux personnes qui interagissent. Le viol ou le consentement sont des positions qui requièrent l’intersubjectivité. Tout seul, devant mon clavier, je n’ai pas la possibilité de m’affirmer comme consentant, et je ne risque bien sur aucun viol.

Maintenant demandons-nous si le viol n’est pas simplement la forme prise par la relation intersubjective dans un cas spécial, celui de la relation sexuelle.

Car comme on le voit chez Sartre, autrui a un pouvoir redoutable, celui de me réduire à n’être pour lui qu’un objet, niant par-là ma position de sujet conscient. On connait l’exemple donné dans l’Être et le néant du monsieur qui regarde par le trou d’une serrure et dont l’intention est figée dans la curiosité honteuse par la venue d’un témoin imprévu : sous le regard d’autrui je ne suis que cette personne penchée sur le trou de la serrure. Tout comme dans cet exemple, le viol serait alors le fait de réduire autrui à n’être qu’un objet – ici un moyen « matériel » d’assouvir un désir sexuel.

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