samedi 5 avril 2025

Le prénom – Chronique du 6 avril

Bonjour-bonjour

 

Cet article retient mon attention ce matin : il évoque le cas d’une jeune maman qui se désole : elle craint que sa petite fille prénommée « Automne » ne soit l’objet de moquerie et elle se demande si elle ne devrait pas le changer. 

Occasion de s’interroger sur le choix du prénom de son futur enfant. Autrefois, c’était très simple : on donnait le nom d’un parent – le papa pour le 1er fils ou le parrain ou l’oncle etc.

Aujourd’hui où la plus grande liberté est laissée, le dilemme est de trouver un prénom qui signifie quelque chose de particulier. Mais quoi ?

 

- Louie, Opaline, Milie, Gloria, Aveline, Théoline, Cléophée, Dorine… Et vous, comment allez-vous appeler votre bébé-fille, tout juste née ?

Et d’abord, avec quel critère allez-vous chercher ? L’instinct, qui vous fait dire : « Oui, cela sonne bien à mon oreille. Je vais donner à la fille le nom d’« Automne » » ? Vous avez lu ci-dessus les repentirs de la maman – mais de toute manière on en sait suffisamment pour nous méfier de ces choix. 

Reste que choisir un prénom est très important car ça détermine tout un aspect de la personne future – et pour la vie ! Ma petite fille porte un prénom que je ne révèlerai pas (encore qu’il soit tout à fait mignon) mais qui est peu ordinaire de nos jours. Les parents ont eu pour critère le fait qu’elle ne risque jamais de rencontrer à l’école (et puis ailleurs par la suite) une autre fille de son âge portant le même prénom ; que par exemple dans les listes scolaires il n’y ait pas plusieurs élèves portant le même prénom, qui fasse qu’elle sursaute à son appel sans savoir si c’est elle qui est concernée. Que dire de ce critère de la rareté ? Il est sans doute très courant, mais il n’est pas le seul.

- Il y a aussi le critère de la détermination supposée du prénom sur la personnalité. Prenons par exemple le prénom de Louise, très répandu de nos jours. Sachons alors que toutes ces petites filles vont avoir les caractéristiques suivantes : « Pragmatique et perfectionniste, les Louise sont de grandes travailleuses : pour atteindre leurs objectifs, elles préfèrent miser sur leurs efforts que de s'en remettre à la chance » (selon Madame Figaro)

- Sympa, n’est-ce pas ? D’autres poussés par le même souci de déterminer un caractère bien particulier, s’en remettront plutôt à l’aura de la sainte dont le patronage est ainsi sollicité.

Toutefois certaines saintes n’ont pas un profil suffisamment engageant pour pousser à la choisir. Ainsi de sainte Cunégonde : « Cunégonde est une enfant peureuse et relativement discrète. Elle n'aime pas se faire remarquer, être interrogée, elle est assez timide… » (Il y a aussi l’usage romanesque de ce prénom fait par Voltaire dans Candide qui décourage – lire ici)

- Reste que ces choix sont souvent contestés justement par ceux qui les portent. Ils ont ouvert un site baptisé « Prénom de merde » pour dénoncer publiquement leurs parents de leur avoir fait porter (et même supporter) des prénoms qu’ils jugent ridicules (voir ici ce post : « Je m’appelle Méléna. Le nom scientifique pour "diarrhée sanglante." »).

 

Ne paniquez pas, chers parents : votre choix, même discutable, sera sans doute amorti par les diminutifs que l’entourage trouvera pour rende supportable le prénom de votre enfant.

- Quoique… Il faut aussi penser à cela avant de prénommer sa petite fille Cunégonde comme on vient de le suggérer.

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