Bonjour-bonjour
Lu ce matin : « « L’attaque des forces russes contre des cibles civiles à Soumy dépasse les limites de la décence. En tant qu’ancien responsable militaire, je sais ce que sont les frappes ciblées et ceci est inacceptable », a pour sa part écrit sur X Keith Kellogg, l’émissaire américain pour l’Ukraine. (Lire ici)
Ainsi Moscou "dépasse les limites de la décence", avec une frappe qui a tué au moins 34 personnes et en a blessé une centaine ce dimanche, dans le centre de la ville ukrainienne de Soumy. Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, « L’attaque a eu lieu un jour où les gens vont à l’église : le dimanche des Rameaux… Seuls des salauds peuvent faire cela » (voir ici)
On s’en doute : une telle déclaration mettant l’indécence sur la même ligne qu’une frappe qui prend pour cible des civils allant à la messe fait sursauter. On attendait « sauvagerie », « barbarie », « inhumanité », mais pas l’indécence qu’on imagine rattachée au respect des normes morales et des convenances.
Il est vrai Keith Kellog (ou son traducteur) nous donnent ici une leçon lexicale, le terme « indécence » signifiant initialement « Réserve et mesure dans le comportement ». Bon – Admettons. On reproche alors aux russes de manquer de mesure : tuer 34 civils : c’est beaucoup trop ! Ou encore « Quand même : pas des gens qui vont à la messe ! »
On me reprochera peut-être de faire de l’ironie là où la réserve serait la seule manifestation acceptable de l’indignation.
- Mais enfin, cette déclaration n’a pas été faite au hasard ; elle doit avoir un sens et elle doit rendre manifeste qu’en matière de guerre il y a des normes à respecter, des « lignes rouges » au-delà desquelles on se sent affranchi du respect à manifester vis-à-vis de l’ennemi.
Car là est le danger avec de telles déclarations : faire des massacres de civils quelque chose qui, au final, pourrait devenir acceptable.
Question de mesure.
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