Bonjour-bonjour
Le projet de loi concernant les ZFE passe à l'Assemblée aujourd'hui et le débat s'annonce très vif. L’interdiction de laisser circuler les voitures les plus anciennes – et donc réputées les plus polluantes – dans les centres-villes est-elle une rupture d’égalité entre les citoyens, les plus pauvres étant les principaux possesseurs de ces véhicules ?
Selon Agnès Pannier-Runacher (la ministre de la Transition écologique) la réponse est négative : les vrais pauvres n’ont pas de voiture ; ils ne font que respirer l’air des pots-d’échappement des moins pauvres.
On peut tordre les mots comme on voudra, les idées ne changent pas : les ZFE (Zones à Faibles Émissions) restent une arme pour contraindre les usagers à changer leurs véhicules polluants – et donc à financer l’achat d’un nouveau véhicule. Priver les gens d’accès aux centre-ville n’est-il donc pas une contrainte qu’on croyait incompatible avec les libertés fondamentales ? Bien sûr, on peut toujours y aller à pied ou en bus, mais l’inégalité est bien là.
--> D’où l’argument de la ministre de la transition écologique : les pauvres ne sont pas touchés, parce qu’ils n’ont pas de voiture. Et de rajouter : du coup ils sont les premiers à bénéficier de cette mesure, eux qui vivent dans les quartiers les plus polluées, des villes.
Et paf ! Retour à l’envoyeur : voilà comment on retourne les arguments contre les adversaires
- Seulement, il y a des gens qui ont des voitures et qui se sentent pauvres au même titre que les plus pauvres. Je ne suis pas sûr d’être compris : parmi ceux qui ont des vieilles guimbardes, se trouvent des gens qui n’ont pas de sous pour en changer et qui ne peuvent pas s’en passer. Car là est le vrai problème : Agnès Pannier-Runacher ne parle pas de ceux qui n’ont pas d’autres solutions pour aller travailler, et qui vivent loin de leur lieu de travail parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’en rapprocher (ils vivent à, la campagne ou loin des centres-villes trop chers pour eux). Le fait de posséder une voiture les immunise-t-il contre l’extrême pauvreté ?
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