dimanche 19 novembre 2023

Être maire avec un CDD – Chronique du 20 novembre




Bonjour-bonjour

 

Au lieu d’aller caillasser la maison de votre maire (celui qui a créé un sens unique qui rallonge votre itinéraire pour aller au boulot), licenciez-le ! Pour éviter cela, supprimez le niveau politique des prises de décisions communales pour le remplacer par… des plans de gestion issus d’entreprises privées.

--> Qui donc propose cette ânerie ? C’est Jean Viard, qui n’est pas n’importe qui, reconnaissons-le.

Lisons-le : « Les gens ont le sentiment qu'ils payent beaucoup d'impôts et que la qualité rendue n'est pas à la hauteur, et ils ne peuvent pas changer. Si votre banque ou si votre épicier vous déplaît, vous allez voir ailleurs, c'est impossible pour sa mairie ! »

Si ce bilan vous parait exact, c’est que vous considérez que les services communaux doivent être évalués, comme n’importe quel autre, en termes d’efficacité pour l’individu que vous êtes.

- Vous êtes donc prêt à lire la suite : « Comment réorganiser la machine politique ? Sans doute pas en l'alourdissant, en faisant qu'elle coûte plus cher, mais plutôt en la réduisant, voire en laissant au privé un certain nombre de fonctions. »

Privatisez les écoles, l’entretien et la mise à jour de la voierie, les arrêtés de maintien de l’ordre public. Pour cela, embauchez des prestataires de service qui vont utiliser des algorithmes pour définir les besoins à satisfaire et les moyens d’y parvenir. Et si ça ne matche pas, rompez le contrat, payez l’indemnité et cherchez un nouveau prestataire.

 

Ça vous convient ? Vous êtes prêt à payer le surplus (car, rappelons-le, si les élus bossent gratis, ce n'est pas le cas des prestataires du privé) ?

Soit. Mais n’oublions pas non plus que ce n’est pas un hasard si les édiles locaux sont élues : c’est qu’il y a des choix à faire, et si l’ordre public impose des restrictions de libertés, il s’agit de savoir jusqu’où on va aller ; si la décongestion des centres-villes suppose une restriction de la circulation automobile, qui va-t-on écouter pour en fixer le cadre : les bobos en vélos électriques ou les commerçants du centre ? Ces décisions vont mécontenter certains : quelle légitimité opposer à leur colère ?

 

Reste que monsieur Martin, maire du village de Cussac-les-Pruneaux, serait bien heureux que les graffitis « Salope ! Connard ! Escroc ! » aillent orner non pas sa maison, mais la vitrine du prestataire de service – qui d’ailleurs pourrait servir de cible pour leurs voitures bélier, bien meilleure que le domicile de l’élu.

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