Bonjour-bonjour
A tous les puristes qui cherchent à purger la France des influences étrangères qui s’installent chez nous sans y avoir été invités, cet article qui s’attelle entre autres à la question des mots d’emprunts d’origine étrangère, souvent anglo-saxonne, apporte des précisions intéressantes :
« Ces vagues d'emprunts correspondent souvent à des modes ou à des révolutions technologiques. » La vague actuelle d'emprunt à l'anglais américain vient d'Internet et des technologies qui l'entourent, notamment aux États-Unis, dans la Sillicon Valley et ses start-ups. « Les emprunts font partie de la vie normale des langues » précise l’article, « la langue française est faite de ce métissage ».
En effet, la langue française ne cesse de bouger, d'évoluer : ce n’est pas grande nouveauté de l'observer. Pourtant il ne faudrait pas oublier les anomalies phonétiques liées à la prononciation étrangère maintenues malgré l’usage fréquent qui en est fait.
Ainsi que « Google » s’orthographie ainsi et se lise « Gouguel » est aberrant et dans le passé les mots d’importation étaient francisés au moins dans leur orthographe, comme le prouvent les exemples suivants (extraits de ce site) : « bogie au lieu de boggie ; drible au lieu de dribble ; dribler au lieu de dribbler ; dribleur, euse, au lieu de dribbleur, plumpouding, au lieu de plum-pudding ; pouding, au lieu de pudding ; shérif au lieu de sheriff ; snif, au lieu de sniff ; youpi, au lieu de youppi ou youppie. » (1)
En fait – et c’est là l’essentiel – le monde moderne, saturé de procédés de diffusion des textes, nous submerge de ces mots dans leur version originale, ce qui les rend familiers y compris avec leur prononciation particulière à l’anglais. On voit avec les exemples précédents comment la normalisation de l’autographe s’est effectuée, alors qu’elle ne se fait plus aujourd’hui.
Il y a bien des années Étiemble, un professeur de littérature française était parti en croisade contre ces emprunts excessifs, qui donnaient naissance selon lui à une langue hybride qu’il appelait le franglais.
40 ans plus tard on voit combien sa lutte a été vaine.
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(1) On a aussi le cas de "boumer", parfois écrit ainsi, mais le plus souvent orthographié "boomer" comme en anglais : il semble qu'on soit pour le moment encore dans l'indécision
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