Bonjour-bonjour
Roulez tambours, résonnez trompettes ! En ce jour la France va inscrire la liberté garantie pour les femmes de pratiquer l’IVG dans la Constitution ! La fan zone du Trocadéro va voir des grappes entières de citoyens enivrés de joie s’agglutiner devant l’écran géant retransmettant l’évènement depuis Versailles.
- En effet, le Congrès va voter aujourd'hui l’inscription dans la Constitution de la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption de grossesse.
Je vous laisse apprécier la subtilité de la formulation (cf. note infra) pour m’interroger sur les critiques que cette modification de la constitution entraine et qui reposent pour l’essentiel sur le fait que ce droit, pratiqué selon les règles partout en France, n’est pas menacé aujourd’hui. A quoi bon graver dans le marbre constitutionnel ce droit qui est parfaitement reconnu aujourd’hui ?
On connait la réponse : les femmes savent que leurs droits sont fragiles et que la volonté politique peut les en priver : on voit des pays où ces droits étaient accordés revenir à des dispositions très restrictives : les Etats-Unis en sont la preuve.
Il semblerait que pour les femmes la sécurité n’existe pas : elles ont adopté la formule « Le pire n’est pas certain, mais il est très probable ». Parlera-t-on de catastrophisme dans le cas qui nous interroge ?
Il n’est que de voir l’enthousiasme citoyen accompagnant cette modification de la Constitution pour ne pas douter du sérieux de ce sujet.
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Note sur la formulation du droit inclus aujourd’hui dans la Constitution
Ni droit créance, ni droit liberté, mais entre les deux :
* « Le droit à » ou « droit créance » qui se présente comme « la prétention légitime à obtenir [de la collectivité] les interventions requises pour que soit possible l'exercice de la liberté ainsi que certaines prestations » par exemple droit au travail, droit à l'instruction, droit à l'assistance
* « Droit de » : il s’agit du « droit liberté » : les libertés sont « opposables à l'État, mais non exigible de lui » ce qui fait que ce droit peut rester totalement virtuel.
* La formule retenue aujourd’hui est située entre les deux : « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption de grossesse » : si la liberté est garantie, ce ne peut être que par l’État, et donc exigible de lui.
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