Bonjour-bonjour
Vous vous demandez peut-être pourquoi il manque tant d’instits dans les écoles ? Vous mettez en cause le manque de candidats en raison du manque d’attractivité des postes proposés, mais vous ne vous demandez pas pourquoi on continue à recaler certains candidats alors que la logique du concours devrait faire simplement baisser la barre d’admission ?
Hé bien c’est que les candidats sont vraiment trop nuls, et qu’on ne peut se résoudre à admettre comme professeur des écoles quelqu’un qui ne connait que les héros de Marvel et pas du tout les personnage de la littérature classique.
Lisons cet article : « Les évaluateurs déplorent une pauvreté des références culturelles : de nombreux aspirants professeurs citent des émissions de téléréalité ou des films de Disney et méconnaissent la culture littéraire et patrimoniale. Le candidat gagnera à faire preuve d’une culture qui dépasse l’âge de ses élèves »
Bon : au moins ils seront proches de leurs élèves et c’est bon pour l’enseignement : on ne va quand même pas regretter l’instit-Jules-Ferry, blouse grise et règle pour taper sur les doigts !
Toutefois, si on n’est pas capable d’élever le niveau des enfants, alors à quoi bon prétendre leur enseigner quelque chose ? Tout l’art de l’enseignement consiste en effet à changer l’élève en lui apprenant ce qu’il ne sait pas encore. Comment faire pour qu’il arrive à comprendre ce qu’il fait en réalisant une règle de trois ; où comment Quasimodo a influencé les générations au point de revenir chez Disney en « Bossu de Notre-Dame » ?
Oui, c’est facile de s’indigner devant l’inculture des futurs enseignants et c’est vrai qu’on peut douter de leur capacité à donner cet enrichissement à des enfants alors qu'eux-mêmes n’ont pas eu la volonté de l’acquérir. Mais encore une fois, l’essentiel n’est pas là. Il s’agit d’éveiller l’esprit, de stimuler la curiosité, de faire que l’esprit de l’élève suive et même devance celui de l’instituteur.
Du temps où j’enseignais la philosophie, je m’interrogeais en permanence : « Mes élèves me suivent-ils ou bien sont-ils en train de faire des petits dessins sur leur cahier pour passer le temps ? » J’avais pour habitude de surveiller ceux dont le regard trahissait leur angoisse dès qu’ils ne comprenaient plus : non seulement je réexposais, mais surtout je savais qu’ils m’écoutaient.
Mais, quid des autres ?
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