mardi 6 juillet 2021

Le bac en contrôle continu – Chronique du 7 juillet

Bonjour-bonjour

 

Les résultats du bac viennent de tomber : en 2021, plus de 90% des candidats ont été reçus au premier tour, ce qui veut dire qu’après l’oral de repêchage tout le monde le sera à condition de s’être présenté (Voir ici). Et personne ne s’en étonne ! Alors qu’on se rappelle encore aujourd’hui du bac 68 réputé avoir été donné à tous même aux cancres qui stagnaient devant l’obstacle depuis des années. De fait le taux d’admission fut de 81,3% loin du score de 2021, mais très loin aussi de celui 1967 (59,6%) et même des suivants (66% en 1969). On comprend que le différentiel d’une année sur l’autre retient plus l’attention que l’exceptionnelle réussite d’une classe d’âge, raison pour laquelle on ne s’émeut pas aujourd’hui du chiffre des admis qui est d'ailleurs léger retrait par rapport à celui l’an dernier.

 

Mais de toute façon la comparaison avec 1968 ne s’arrête pas là : dans les années 60, le bac connaissait un pourcentage d’échec assez élevé, de l’ordre de 40% : réussir son bac était un indice d’excellence, comme si cet examen avait été un concours dont le niveau élevé était attesté par le taux de l’échec.  Ce qu'on voulait à l'époque, c'est des lauréats bien savants. Aujourd’hui il en va tout autrement : on veut répartir harmonieusement dans les établissements d'enseignement supérieur des jeunes qui de toute façon n'ont pas leur place sur le marché de l'emploi.

Du coup, l’obstacle à surmonter est celui de parcoursup dont le verdict, avant même celui de l’examen proprement dit, induit le plus d’angoisse. Le bac aujourd’hui est devenu une plateforme d’orientation à l’articulation entre les études secondaires et supérieures : il est affaire de gestion de flux et non de détermination de niveau. Et cet écoulement harmonieux d'un palier à l’autre doit se prévoir longtemps à l’avance bien en amont du mois de juin. Bref, le bac doit impérativement devenir une épreuve en contrôle continu. Il l’a été durant ces années-covid, et il doit le rester.

« Le bac en contrôle continu » :  comme vous le savez dès que vous écrivez cette phrase, vous tombent dessus - et les vieux réacs qui veulent que l’épreuve des examens endurcisse la jeunesse ; - et la gauche de terrain qui crie à l’injustice parce que le bac obtenu au lycée Louise-Michel de Nanterre ne vaudrait pas celui décerné par La Bruyère de Versailles.

Oui. Et alors ? N’est-ce pas déjà comme cela ? Les dossiers instruits pas parcoursup ne sont-ils pas déjà affecté d’un coefficient d’efficience selon leur origine ? Croire cela, c’est peut-être succomber à des infox – soit. Mais d’une façon ou d’une autre le système qu’on prétend préserver au nom de l’égalité des chances ne va pas dans ce sens – pas du tout. 

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