Bonjour-bonjour
Marion, une lycéenne tourquennoise déscolarisée depuis octobre 2020 pour raisons médicales, vient d’obtenir son baccalauréat, sans avoir pu participer à une seule évaluation depuis neuf mois. N’ayant pu se rendre au lycée depuis l’automne 2020, elle n’a subi aucune des évaluations nécessaires pour le contrôle continu. Alors ?
Selon la Voix du nord (lire ici), le cas de Marion est un cumul d'exceptions. C’est ce qu’explique le proviseur du lycée :« le cumul de points au contrôle continu nécessaire à l’obtention du baccalauréat était déjà positif au moment de sa déscolarisation ». En clair, dès octobre dernier, et sans le savoir, Marion avait déjà validé son bac.
o-o-o
Quand j’écrivais il y a peu qu’en polémiquant sur les modalités du bac on perdait son temps parce qu’il était déjà devenu un diplôme obtenu en contrôle continu, j’étais en dessous de la vérité : en réalité on passe le bac sans le savoir, on est reçu sans y penser. Même en excluant ces cas exceptionnels que constituent sans doute les élèves « brillantissimes » comme Marion, on peut admettre que les exceptions se cumulant personne ne devrait, sauf à en manifester le désir, être collé.
Tout ça me rappelle l’octroi des diplômes en 1968 – non pas ceux du bac mais ceux qui furent décernés par la faculté. A l’époque j’étais étudiant de philosophie à la Sorbonne. Les professeurs du département d’histoire de la philo avaient décidé de réunir tous les étudiants d’histoire de la philosophie gréco-latine (une cinquantaine de personnes dont je faisais partie) dans une salle et de faire l’appel pour décider si les conditions pour l’octroi de l’examen (notes, participation et présence au cours, etc.) étaient réunies. Inutile de préciser que seuls les absents ont été recalés ; quand bien même certains plus scrupuleux que d’autres protestaient en s’entendant déclarés reçus : « Mais j’ai manqué des cours ! » – rien n’y faisait : reçus quand même.
- Mai 68 ; et puis le confinement pour la covid : situations exceptionnelles ? Sans doute, mais le phénomène d’octroi automatique des diplômes ne l’est pas tant que ça. Par exemple : dans le parcours des études supérieures de philosophie, il arrive que les effectifs de première année soient si maigre, qu’on ne puisse éliminer les étudiants incompétents, car cela reviendrait à fermer le cursus dès l’année suivante pour effectifs insuffisants. A l’opposé, quand on a affaire à des effectifs pléthoriques (comme en terminale de lycée) bloquer trop de candidats appelés du coup à redoubler aurait complètement asphyxié le système.
Tous ces examens, et le bac en premier, ressemblent à ça :
Ce qui compte dans tout cela c’est le flux des élèves : tant d’élèves entrent en seconde, tant d’élèves doivent sortir à l’autre bout – en terminale. Ce qui se passe entre les deux est ma foi … secondaire !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire