Bonjour-bonjour
On a repris la routine du temps des Gilets : chaque samedi, manif, vociférations, dénonciations indignées des mesures gouvernementales. Autrefois on affamait le pauvre peuple ; aujourd’hui on piétine la liberté des citoyens – Notez : pas seulement celle des hommes, mais aussi celle des citoyens, celle qui fonde le pacte social. En imposant le pass sanitaire (et éventuellement la vaccination) on détruit la démocratie pour instaurer la dictature. Et tous ceux qui l’acceptent se soumettent à cette dictature en abandonnant la liberté dont la nature les a dotés.
Occasion de revenir sur cette question : devons-nous pour être libres rejeter les obligations sanitaires ?
- Commençons par évacuer un point important : faut-il soumettre notre réponse à la question de l’efficacité des mesures qu’on nous impose ? Comment être contre cette obligation si elle est effectivement la seule issue pour sauver la population de la maladie ? On a du coup l’impression que sans le dire chaque opposant à ces mesures présuppose que le vaccin n’est pas si efficace, et que les chiffres qu’on nous produits sont des fake-news. La liberté du citoyen serait donc outragée par des manipulations honteuses : tout manifestant opposé au pass serait donc un complotiste ?
- Mais la question est beaucoup plus radicale : quand bien même ces chiffres seraient exacts, ne devrait-on pas dire que seule l’adhésion personnelle à ces contraintes pourrait sauver la liberté. Oui, je me soumets – mais seulement si je le veux - et non si on me l'impose.
Mais alors, ma volonté qui fonde ma liberté est-elle elle-même libre ? Puis-je vouloir n'importe quoi ? En tant qu’homme, je peux vouloir n’importe quoi, Descartes a fait de cette caractéristique le fondement de la liberté humaine (1). Soit – Mais en tant que citoyen, puis-je vouloir sans limites n’importe quoi – y compris de mettre en danger la vie d’autrui en colportant la maladie ? Si ma liberté est le moyen voulu par la nature pour me permettre de vivre en sécurité, j’admets que vivre en société soit une condition pour y parvenir plus facilement. Mais du coup j'admets aussi que les lois de la société fondée sur ce principe puissent se substituer à ma volonté : en obéissant, j'accomplis l'objectif de ma liberté qui est d'assurer ma sécurité. Et dès lors la volonté générale (nom donné par Rousseau à cette union sociale issue du pacte unissant tous les citoyens) doit conformément à un choix originel pouvoir m’imposer l’obéissance : « Quiconque refusera d’obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps, ce qui ne signifie autre chose sinon qu’on le forcera d’être libre » (Rousseau – Du contrat social livre 1, chapitre 7 (c’est dans le dernier paragraphe).
Oui, vous avez bien lu : la loi forcera /le citoyen/ à être libre. Stop ! Avec un tel principe on risque de bénir n’importe quelle saloperie, dictateur, Fürher, Caudillo, Grand Timonier, Petit père du peuple, Lider Maximo etc.. Je veux bien admettre avec Rousseau qu’il doive y avoir dans la liberté une place pour cette forme tronquée de liberté qui ne consent qu’à ce qui est bon pour tous – donc pour moi aussi. Mais je dois au moins pouvoir l’examiner et non me le voir imposé par des ministres arrogants. Admettons qu’il ne soit pas du ressort du pouvoir politique de décréter que le vaccin soit bon – mais de l’autorité scientifique ; en résulte-t-il que le pass le soit aussi, avec ses restrictions et ses sanctions ?
Voilà donc la question tranchée: si on n'a pas le droit d'imposer le pass c'est parce qu'il n'en a pas besoin – sous condition qu'il soit raccord à la fois avec l'instinct de survie individuel et avec le pacte social.
La contrainte serait donc inutile et même contre productive, la « pédagogie » devant suffire. Pour ceux qui décidément ne comprennent pas, les services de santé du Québec proposent aux gens qui acceptent de se faire vacciner, de recevoir par tirage au sort une forte somme d’argent.
Et vous : vous feriez-vous vacciner pour 150000$ ?
-----------------------------------------
(1) La liberté d’indifférence est selon Descartes fondamentale mais elle est en même temps le plus bas degré de l’action libre. Cf. ici
https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/300721/la-vaccination-covid-l-epreuve-des-faits-2eme-partie-une-mortalite-inedite?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-67&fbclid=IwAR1ppNLQk1_RAP_X4BKXCkrpuZEqifrZ9UJF2z2njNcB8fa6TwtKX0hXvLY
RépondreSupprimerLe lien ci-dessus est transmis par Françoise Depasse.
RépondreSupprimer