vendredi 27 novembre 2020

Le poids des mots – Le choc des photos – Chronique du 28 novembre

Bonjour-bonjour

 

« Le poids des mots, le choc des photos » : vous aurez reconnu un slogan du magazine Paris Match, datant des années 80. Ça fait loin mais c’est toujours d’actualité, comme en témoigne le débat autour de l’article 24 de la loi Sécurité Globale. Le débat autour de cet article est en grande partie miné : alors que certains députés reprochent au gouvernement de vouloir empêcher quiconque (mais en particulier les journalistes) de diffuser des images des forces de l’ordre lors de leurs actions, le ministre de l’intérieur jure ses grands dieux que seule la diffusion malveillante devra être sanctionnée. Comme si certaines images n’étaient pas d’elles-mêmes malveillantes ?

Mais alors : qu’est-ce qu’une image qui serait par elle-même malveillante ? Après tout si certaines images ridiculisent des personnages, à qui s’en prendre ? Au journaliste qui a fait la photo ou au personnage qui s’est montré ridicule ?

Voyez cette photo qui diffusée sur Twitter et qui a servi à ridiculiser Trump le mettant en fureur :

 


 

Voici le Président des États-Unis d’Amérique et voilà son bureau – Les réseaux sociaux se moquent du Président : c’est le bureau d’un enfant disent-ils. C’est justement comme ça que se comporte en ce moment le Président ! 

Bien sûr l’image du policier qui bourre de coups un manifestant à terre suffit à dire l’injustice, point n’est besoin de rajouter d’un commentaire. C’est dire à quel point « le choc des photos » est largement suffisant pour discréditer les  forces de l’ordre… sous conditions qu’elles montrent une violence intolérable.

D’où le soupçon bien étayé que le gouvernement en empêchant la diffusion d’images qui ne sont que des décalques de la réalité, institue une véritable censure. 

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