mercredi 18 novembre 2020

Et si moi, je préfère crever de la covid ? – Chronique du 19 novembre

Bonjour-bonjour

 

Je voudrais insister sur un débat qui remplit aujourd’hui les médias, mais dont le point de départ se situe il y a au moins 3 siècles, durant le siècle des lumières : débat inépuisable puis toujours vivant. Car voilà que la découverte du vaccin anti-covid ouvre cette question : faut-il le rendre obligatoire même si les gens concernés le refusent estimant que leur liberté serait anéantie en cas de contrainte ? Il y a 300 ans, il s’agissait déjà de savoir jusqu’où il était possible de réduire sans les détruire nos libertés civiles : à l’époque les libertés religieuses étaient les premières visées, suivies par la liberté de publier ses opinions.

Et pour nous ? De quoi s’agit-il donc ? De l’obligation de la vaccination anti-covid : certains, au lieu de sauter au plafond de bonheur à l’idée que la belle vie d’avant va reprendre, se dressent pour clamer que leur liberté doit aller jusqu’à refuser de se faire vacciner ! Et ne croyez pas que ce soit là querelle de gaulois : « Partout dans le monde se pose la question de l'obligation pour les citoyens de se faire vacciner. » peut-on lire ici.

 

Laissons de côté l’opposition des « anti-vax » qui pourraient aussi bien soutenir que la terre est plate ou que l’espèce humaine été créée il y a 5000 ans. Non. Il s’agit de tous ceux qui font de leur liberté un principe absolu, qui considèrent qu’il n’y a qu’une seule espèce de liberté, celle de n’obéir qu’à la volonté personnelle. Aucune loi ne peut s’opposer à cette liberté individuelle si le citoyen ne peut la reconnaitre comme expression de son libre arbitre. 

Les raisons de refuser le vaccin sont donc secondaires ici, puisqu’on a affaire à un principe fondamental : quand bien même ce vaccin ne serait pas dénoncé comme issu des lobbies pharmaceutiques, quand bien même la classe médicale corrompue ne serait pas à la manœuvre avec la complicité de politiciens véreux – oui, quand bien même tout cela devrait être considéré comme bêtises et insanités, tout citoyen peut encore dire « Laissez-moi libre de ne pas me faire vacciner : libre à moi de préférer crever de la covid ! »

Dont acte. – Là-dessus, la question du bien public s’impose : nulle liberté individuelle ne devrait s’opposer à la préservation de la santé ou du bonheur du peuple. Libre à vous de crever si vous le souhaitez, mais pas en prenant le risque de faire aussi crever vos concitoyens. Votre liberté civile ne peut exister qu’à condition d’être limitée par ce qui rend possible la liberté des autres.

Oui - Admettons. Mais qui va décider que telle restriction est nécessaire à la sauvegarde du bien public, et quelle autre ne l’est pas ?

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