dimanche 22 novembre 2020

Jonathan Daval : un détenu modèle. – Chronique du 23 novembre

Bonjour-bonjour

 

 

Jonathan Daval sort peu en promenade. Il suit une psychothérapie depuis un an avec sérieux, dit son médecin, ce qui améliore son état, car ses tocs d'enfance ont tendance à reprendre. Il lui arrive de vérifier à une dizaine de reprises, que la porte de sa cellule est bien correctement fermée. (Lu ici)

 

Voilà le genre d’info qu’on publie en se disant : « Si ça ne fait pas réfléchir, ça fera quand même rire. Ce qui n’est déjà pas négligeable. »

Car voyez-vous, imaginer que ce pauvre homme subit un toc phobique qui lui fait redouter de ne pas être protégé par une porte hermétiquement close… alors qu’il est en prison : ça fait sourire. Les plus cyniques diront : « Bah ! Il ferait mieux de ne pas le soigner, ce toc, car redouter qu’une porte soit mal fermée, alors qu’il est prisonnier dans une cellule, voilà qui doit diminuer son angoisse. Ce toc favorise le prisonnier : sa peine en est sûrement allégée ; du coup ça ne fait pas cher pour un assassinat d’épouse ! » Les autres diront : « Voilà une occasion de réfléchir à notre situation de reclus : ne sommes-nous pas comme ce prisonnier, nous qui ne pouvons aller où bon nous semble ? Et finalement, ne sommes-nous pas, nous aussi, assez content de nous voir imposé ce que secrètement nous recherchions depuis longtemps ? »

Le bonheur dans l’esclavage : ça a fait couler des hectolitres d’encre durant le premier confinement, chacun y allant de sa petite analyse, démasquant à cette occasion des sous-couches de la nature humaine. Sauf que… Je n’entends pas parler de pareille situation aujourd’hui que nous sommes durablement re-confinés : le thème du jour est celui de la dépression psychologique, ce qui est plutôt à l’opposé. Que s’est-il passé ? Notre nature aurait-elle changé depuis le mois de mai ? 

- Notre nature, non. La situation, oui.

Car en effet la situation est bien différente de ce qu’elle était : en mai la promesse de l’été était bien affirmée, et rien ne pouvait l’empêcher. Nous étions dans la position de celui qui aurait le moment venu le choix, soit de sortir s’étirer au soleil dans l’air embaumé de fleurs ; soit rester chez lui en assurant que la sécurité était son choix. La perte de liberté de mouvement était en réalité l’expression d’une liberté. Mais aujourd’hui, en face de ce confinement, qu’avons-nous ? La fête de Noël, qui n’aura pas lieu, ou seulement réduite à une réunion rabougrie (« pas plus de 6 au réveillon ») telle qu’on n’en a déjà plus envie. Les humoristes s’empressent de nous en avertir : « Ressortez l’appareil à raclette pour le 25 décembre ! Ça sera bien suffisant ! »

 

 


 

Raclette Tefal Colormania 6 personnes


Bof… Ça ne fait même pas rire…

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N.B. On annonce ces jours-ci une ruée du public sur le fromage à raclette. 

- 1er confinement, ruée sur le P.Q. 

- 2ème confinement : la raclette;

- Au concours : devinez sur quoi on va se jeter lors du 3ème confinement ?

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