mercredi 25 novembre 2020

America is back – Chronique du 26 novembre

Bonjour-bonjour

 

« L'Amérique est de retour, prête à guider le monde » déclare Jo Biden, qui a ajouté : « J’ai dit depuis longtemps que l’Amérique guide non par l’exemple de son pouvoir, mais par le pouvoir de son exemple ». (Lire ici)

 

Voilà qui fait sursauter ! Ainsi, écartant l’unilatéralisme de l’équipe précédente, Jo Biden se promet non seulement de rétablir le leadership de l’Amérique sur le monde (excusez du peu !) mais de surcroit il prétend le faire par l’autorité morale de l’exemple américain.

Alors, bien sûr nous savons que le président élu vise principalement le caractère incohérent et cynique de la gestion de Donald Trump : mais quand même, son propos consiste bien à dire qu’il est dans la nature de l’Amérique véritable, celle qui fait retour sur la scène mondiale, de servir d’exemple au monde.

 

Trump au moins n'avait pas la prétention de nous donner des leçons : un bon coup de gourdin derrière les oreilles, et basta ! Combien de temps nous faudra-t-il pour regretter l’époque Trump ?

Mais laissons… Au lieu de nous indigner, il vaut mieux retourner la question sur nous-mêmes : non pas : « Qui sont donc ces gens pour avoir une telle prétention ? », mais plutôt « Qui sommes-nous pour mériter d’être jugé ainsi ? » Et c’est alors que nous percevons notre petitesse morale, tant du point de vue de la gestion économique des affaires que de celui de la politique. Le goût du lucre, l’indifférence devant le dépérissement de la planète, l’égoïsme qui nous fait ignorer la misère des hommes, la volonté d’influer sur les affaires d’autres pays dans le but d’enrichir nos entreprises, un pragmatisme de mauvais aloi qui nous autorise aux plus répugnantes filouteries sous prétexte que si nous ne le faisions pas d’autres le feraient à notre place… on n’en finirait pas de battre notre coulpe si jamais nous avions l’idée de le faire.

La différence entre l’Amérique telle que Jo Biden la présente et nous, c’est que faisant elle aussi tout cela, elle prétend malgré tout obéir à des principes parfaitement respectables, voire même à des dogmes religieux – alors que nous, hypocrites que nous sommes, nous disons toujours que Dieu aime les pauvres et qu’il serait plus difficile à un riche d’entrer au paradis qu’à un chameau de passer par le chas d’une aiguille…

Quoi ? On me dit que ce ne sont pas les chrétiens qui disent cela, mais les musulmans ? Bon… pourquoi pas ?

Attendons que le Prince Ben Salman nous donne des leçons de citoyenneté à la place de Jo Biden – et examinons la différence, s’il y en a une. 

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