samedi 3 août 2019

À VILLENEUVE-SUR-LOT, AUTOPSIE D'UN CENTRE-VILLE EN DÉSHÉRENCE



Une atmosphère fantomatique se dégage du centre-ville de Villeneuve-sur-Lot. On peut passer de longs moments à arpenter les rues sans croiser un quidam, surtout avant midi et après 19 heures. Une impression de mélancolie renforcée par la fermeture des commerces, véritablement hémorragique. Sur la place de l'église Sainte-Catherine, les rideaux baissés et les boutiques emmurées forment l’essentiel du décor. Quelques franchises subsistent encore. Krys et Best Mountain tiennent bon, ainsi que les coiffeurs Jacques Dessange et Franck Provost, collés l'un à l’autre, comme pour mieux se soutenir au milieu de la débâcle. (Lu ici)
o-o-o
Voilà un spectacle que nous connaissons bien, puisqu’il s’agit de cette maladie de nos centres villes qui peu à peu rendent l’âme en laissant baissés les stores des commerces. Et ce que nous regrettons, ce n’est pas forcément de ne plus pouvoir faire nos achats dans ces magasins ; de toute façon nous les avions désertés depuis longtemps, attirés par les opportunités trouvées sur Internet. Non, ce que nous pleurons, c’est un décor de vie, de la chaleur humaine, quelque chose qui nous fasse oublier le froid humide de l’hiver ou qui soit promesse de fraicheur des climatiseurs l’été.
Nous sommes avec ces centre-villes désertés en face de la même désolation qu’avec les campagnes abandonnées par les cultivateurs. Ces derniers en profitent pour réclamer des subventions, c’est à dire de l’argent public puisé dans la manne de nos impôts : « Nous sommes, disent-ils les jardiniers paysagers de la France. Sans nous, les ronces vont envahir les champs, les bois vont être désordonnés, quand aux pâturages, n’en parlons même plus ! »
Ainsi, pour les commerces des villes comme pour les pâturages des champs nous sommes des consommateurs quoiqu’il en soit de nos approvisionnements. Ce que nous recherchons c’est du paysage, de l’ambiance, de l’environnement. Dans certaines villes les municipalités ont paré au problème en mettant à la place des vitrines désertées des palissades avec de jolies photos faisant croire à un décor de vie urbaine. On imagine la même chose dans les campagnes avec des portraits géants de Marguerite, la vache du père Ambroise :


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire