jeudi 19 septembre 2024

Le dernier examen de l’humanité – Chronique du 20 septembre

Bonjour-bonjour

 

Depuis Alan Turing, la question de la rivalité homme/robots est posée. Turing la posait de manière fort pragmatique : Quel est le test permettant de savoir si on a affaire à un homme ou à une machine. La réponse connue sous le nom de « Test de Turing » consistait à l’origine à déterminer si on dialoguait (via l’écran d’un ordinateur) avec un homme réel ou avec un ordinateur. On devine que les machine actuelles pourvues d’IA ont depuis longtemps triomphé de ce test devenant indiscernables des hommes véritables lors de pareils dialogues.

- Les tests actuels pour évaluer l’intelligence artificielle sont donc déjà dépassés. « Des spécialistes de l’IA viennent de faire appel au public pour créer un nouveau questionnaire bien plus difficile, baptisé « le dernier examen de l’humanité» » peut-on lire dans cet article.

Le fait de faire appel au public devrait répondre au souci de délaisser la compétition entre les super-capacités de certains hommes (joueurs d’échecs, mathématiciens, compilateurs de données, etc…), pour en venir à des preuves d’humanité plus essentielles. Car pour être homme il ne faut pas nécessairement être joueur d’échec ou rédacteur émérite de rapports.

On devrait donc se demander non pas : quel est le domaine dans lequel le plus doué de hommes est battu par la machine ; mais bien au contraire : quel est la plus élémentaire preuve d’humanité dont une machine est incapable ?

La réponse à ce test pourrait bien avoir été fournie lors d’une fouille dans une grotte datant de plus de 35000 ans. « Les archéologues travaillant sur le chantier de fouilles de la grotte de Manot en Galilée occidentale, qui a déjà livré des trésors de vestiges paléolithiques, ont découvert les restes des ossements du pied d’un jeune adulte, datant de 36 000 à 38 000 ans, portant les signes d’une fracture grave remarquablement bien ressoudée. » (Lire ici) L’homme rendu momentanément invalide par cette fracture aurait succombé avant qu’elle ne se ressoude s’il n’avait pas reçu des soins suivis de la part d’autres hommes. La coopération et l’empathie font partie des éléments sans lesquels aucun homme ne pourrait faire partie d’une société humaine. Certes cet altruisme disparait du comportement des hommes dans certaines conditions ; mais cela ne signifie pas qu’il en était absent originellement – ni surtout que les sociétés humaines pourraient subsister sans cette capacité à secourir autrui. Rousseau avait déjà abordé la question.

Bref : cette empathie pourrait-elle venir des machines ? Serait-elle l'ultime test de Turing ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire