vendredi 6 septembre 2024

Procès de la soumission chimique – Chronique du 7 septembre

Bonjour-bonjour

 

Le procès des viols de Mazan a été surnommé le « procès de la soumission chimique » en référence à l’usage d’anxiolytiques tels que le Temesta. Après y avoir consacré un Post il y a quelques jours (cf. ici) je reviens sur la question de l’usage de ces substances pour commettre ces crimes. C’est qu’en effet de tels abus ont été perpétrés au cours de temps de façon plus ou moins systématiques. Certes on ne connaissait alors ni le Temesta ni aucune substance chimique, mais on disposait d’alcool.

Pour évoquer ces pratiques on peut se reporter au Journal des Goncourt qui, délaissant un instant le récit de leur voyage en Allemagne, racontent leurs aventures licencieuses.

Il faut dire d’emblée que le procédé utilisé alors pour abuser des femmes est l’alcool, en particulier le vin. Les frères sont donc en maraude dans des rues de la Bavière lorsqu’ils croisent deux sœurs qui sont des jeunes femmes d’origine apparemment populaire. Les frères leurs proposent un excellent repas servi dans une auberge qu’elles n’auront jamais l’espoir de fréquenter vue la modicité de leurs ressources. Une fois installées, les deux frères les saoulent soigneusement puis les font monter dans leur chambre d’hôtel : une seule pour les deux, ils ont l’habitude de tout partager (1). Seulement quand ils commencent à les déshabiller, elles sortent de leur torpeur et se mettent à crier très fort : aucune des deux ne veut paraitre nue devant l'autre. Obligés de demander une chambre supplémentaire, les voilà qui parviennent à leur fin, qu’ils racontent donc comme une péripétie de leur voyage, non pas pour avoir commis ce viol, mais pour le désagrément accidentel à l’auberge.

Bref : l’abus sexuel quel qu’il soit demande un pouvoir soit par la violence, soit par la séduction, soit par l’annihilation de la résistance. 

Ont peut en être sûr : l’alcool reste un moyen extrêmement fréquent de soumettre des femmes : la tradition du repas avant la mise au lit (avec ou non le « dernier » verre) en est l’écho.

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(1) Ils ont pour maitresse habituelle leur femme de ménage qu’ils partagent, une semaine Edmond, l’autre Jules. On apprend incidemment qu’ils la soulent copieusement pour obtenir des faveurs spéciale qu’elle ne leur consentirait pas à jeun.

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