mercredi 4 septembre 2024

Viol sous Temesta (Procès des viols de Mazan) – Chronique du 5 septembre

Bonjour-bonjour

 

Il y a des faits divers qui vous sautent dessus sans crier « Gare ! » et qui ne vous lâchent plus. Il en va ainsi du procès de cet époux criminel qui a, durant de nombreuses années régulièrement drogué sa femme pour la livrer au viol commis par des inconnus recrutés sur Internet – près d’une centaine, une cinquantaine seulement retrouvés et jugés en ce moment. (Lu ici)

Un fait divers tel que celui-ci peut passionner pour un plaisir malsain de vivre de façon fictive les abus qu’on n’imaginerait pas – en tout innocence.

Invraisemblable, n'est-ce pas ? Mais, sommes-nous si innocent ?

- Après avoir drogué son épouse (au Temesta) le mari participait aux viols et les filmait, encourageant ses complices en des termes particulièrement dégradants. Mais il ne réclamait aucune contrepartie financière, sa seule motivation semblant être d'assouvir ses fantasmes.

La perversion de ce crime est si évidente qu’on semble protégé de toute généralisation : pas nous !

Voyons cela de plus près. Car le procès juge les hommes violeurs aussi bien que le mari drogueur-voyeur. Ces hommes se disent innocents : cette femme endormie leur a été présenté comme étant consentante – la seule précaution étant de ne pas la réveiller.

- Ces hommes se seraient donc interrogés sur le consentement de la femme qui leur était livrée. Ce n’est pas l’avis de la sociologue Véronique Le Goaziou qui interroge sur le passage à l’acte lors de ces viols : « Par définition, quand on passe à l'acte, on ne se pose pas de questions sur le consentement /…/ Le passage à l'acte, c'est justement le fait de n'être pas arrêté, par soi-même, par la barrière de la conscience, de l'interdit, du surmoi, du contrôle social ou des loi ».

« On est dans le rapport de soumission, dans le jeu de pouvoir, dans la toute-puissance, dans le pétage de verrou, dans l’exultation de soi. On peut dire de tout ça que c’est du patriarcat », juge la sociologue.

Me Camus, avocat de la victime en tire la conclusion suivante : « On peut en tirer l'enseignement qu'il y a un problème aujourd'hui avec le consentement en matière sexuelle. Tous, très clairement, auraient dû tourner les talons immédiatement. »

Si ces viols sont des actes banals, c’est bien que le passage à l’acte sexuel est par lui-même corrompu. Le ver est déjà dans le fruit !

 

Ce procès est aussi l’occasion de voir une femme honteusement traités se retourner pour fixer d’un impitoyable regard ses bourreaux :

 


Quand on voit cette image on sait que les mots ne suffisent plus pour évoquer ce « fait divers »

La honte a changé de camp.

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