Il y a des affiches dont le message est plus fort que les textes. Ainsi de cette affiche de LFI publiée dans le sillage de la non-censure du gouvernement par le P.S.
Les visages de Marine Le Pen et d’Olivier Faure, noyés dans une légère brume comme pour montrer le secret de leur union et dominés par Emmanuel Macron, sont bel et bien associés comme les deux faces de Janus. On appréciera le décalage vertical – serait-ce un repentir ?
- En 1969 Jacques Duclos (c’était du temps du P.C.F.) renvoyait dos à dos Alain Poher et Georges Pompidou, ses adversaires à l'élection présidentielle, disant d'eux : « C'est bonnet blanc et blanc bonnet » - éh bien c’est exactement la même chose qui est aujourd’hui suggérée.
- Sauf que ça ne passe pas ! « Totalement dingue », « Faute morale », « Campagne ignoble » : « polémique à gauche autour d’un visuel qui nourrit la guerre LFI-PS » titre cet article. Plus explicite, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT a déclaré : « C’est une grave faute de le faire parce que cela banalise l’extrême droite et ça fait tomber les digues ».
Je ne veux pas polémiquer sur le sujet, mais plutôt m’interroger sur la force des images qui déclenchent des indignations qui vont sans doute plus loin que la réaction à des déclarations – comme si on démultipliait la réalité en la montrant plutôt qu’en la décrivant. Les images ont une force que n’ont pas les paroles : en montrant la chose on lui confère une substance que n’ont pas les mots qui les assèchent. C’est vrai de la photo qui décalque la réalité « matérielle » ; mais c’est vrai aussi des icones fabriquées par notre esprit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire