Bonjour-bonjour
Les info-Google n’offrent pas un panorama très rose : même en laissant de côté les catastrophes annoncées telles que les volcans sur le point d’exploser, les astéroïdes qui risquent de détruire la terre ou les menaces que la nouvelle IA chinoise fait peser sur nous, il reste encore les mille et un effondrements économiques qui promettent un collapsus généralisé à la France.
Parmi ceux-ci la menace de Bernard Aranud dont on avait compris qu’il allait délocaliser ses productions – telle était du moins l’interprétation de Michel-Edouard Leclerc.
« Je n’ai bien entendu jamais dit que nous allions délocaliser le groupe LVMH » : le démenti de Bernard Arnault à l’annonce de cette menace nous rassure et en même temps il nous encourage à mieux comprendre le phénomène. Il s’agit en effet de comprendre pourquoi l’industrie du luxe est « in-délocalisable » : imagine-t-on les sacs Vuitton fabriqués au Maroc ou au Bangladesh ?
En effet – mais pourquoi ? Les marocains ou les bangladais sont-ils irrémédiablement incapables d’apprendre les gestes qui fabriquent ces précieux objets ? On n’y pense même pas : car le luxe entretient un rapport mystérieux mais essentiel avec le pays d’origine qu’on appellera un « terroir »
Un terroir ? Mais qu’est-ce donc ? Lisons ceci : « Le « terroir » est « un espace géographique délimité défini à partir d’une communauté humaine qui construit au cours de son histoire un ensemble de traits culturels distinctifs, de savoirs et de pratiques, fondés sur un système d’interactions entre le milieu naturel et les facteurs humains ». C’est nous dit notre source « un concept typiquement français (à tel point que le mot est rarement traduit dans les autres langues) »
Le mystère dont nous parlions est entériné par la longue durée de l’histoire qui fusionne le milieu naturel et l’humain : le terroir se trouve alors impliqué dans les productions gastronomiques, et Bernard Arnaud, propriétaire du champagne Mumm et du cognac Hennessy le sait bien.
Mais à ce compte pourquoi limiter à ces productions le catalogue des produits indélocalisables ?
- Les montres bisontines, les textiles du Nord, l’acier lorrain, pour ne citer qu’eux étaient bel et bien des produits du terroir, on en veut pour preuve le souvenir insistant des artisans, ouvriers et mineurs disparus aujourd’hui et dont la mémoire est toujours célébrée par leurs petits-enfants.
Le label "Appellation d'Origine Protégée" est là pour affecter toute sorte d'autres productions à une région d'origine. Dépêchons-nous, quand il en est encore temps, de l'appliquer à ce qui nous reste d'industrie. On a perdu les voitures de Billancourt : accordons une AOP à celles de Sandouville ou de Sochaux.
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