Bonjour-bonjour
L’affaire du Collège de Betharram est exemplaire pour montrer les mécanismes de l’immunité accordée par la société à des criminels connus comme tels par tous. On ne cesse en effet d’exhumer les plaintes portées par les victimes à l’encontre des enseignants de cette institution catholique, classées sans suite régulièrement durant plus de 50 ans, jusqu’à ce qu’elles permettent aujourd’hui de mettre en cause l’actuel Premier ministre, ce qui en dit assez long sur l’indifférence actuelle à l’égard de la justice comme déclencheur de l’affaire.
Admettons que seules les violences sur les enfants aient été connues – et non les abus sexuels. Reste que certaines des claques administrées à ces enfants leur ont crevé le tympan, fait forcément connu de tous les proches, et cela n’a ému personne. Il est vrai qu’à l’époque, les taloches pleuvaient sur les petits et que les bonnes gens considéraient habituellement cela comme la seule façon d’enseigner les bonnes manière à certains enfants récalcitrant
Publié par Mediapart
Mais quand même : les victimes ont été assez nombreuses pour qu’on sache ce qui se passait non seulement dans les classes mais aussi dans les dortoirs : pourtant, rien ne s’est passé. Mais on ne s’en étonnera pas : il existe assez couramment une immunité qui recouvre ces actes répréhensibles commis par certains. On l’a observé récemment avec l’Abbé Pierre, mais aussi avec l’Église en général.
La notoriété impose le silence, en faisant passer au second plan la justice qu’on doit aux victimes. C’est tellement courant qu’on a même inventé une expression pour signifier cela : ont dit que ces gens ont « la carte », entendez qu’ils sont intouchables. Le Journal de Montréal nous explique que cette expression a servi initialement à désigner des réalisateurs de cinéma qui peuvent se permettre de faire n’importe quel film : ils seront toujours applaudis par la critique.
On voit que cette expression a fait tache d’huile.
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