Summum jus, summa injuria = Quand on veut appliquer le droit de façon trop stricte, on commet la plus grande des injustices.
Bonjour-bonjour
Le classement sans suite pour "absence d'infractions", de la plainte pour harcèlement moral et abus de faiblesse visant Julien Bayou, suivi des « excuses » du parti Écologiste pose s’il en était besoin la question des réactions hostiles provoquées un peu partout par les dénonciations pas nécessairement étayées à l’encontre d’hommes accusés d’attitudes sexuellement agressives à l’égard des femmes.
On lira ici le déroulé de cette affaire qui a entrainé en septembre 2022 la mise en retrait de Julien Bayou, alors qu’il était patron du parti écologiste et coprésident du groupe à l'Assemblée. Ce qui importe c’est que le Parti « Les Écologistes » a publiquement déploré les « souffrances » et les « conséquences négatives » que cette affaire a provoquées chez l’ancien patron du parti – lequel accuse la direction actuelle de « médiocrité » et de « lâcheté ».
« Nous regrettons l’impact qu’[elle] a eu sur notre mouvement, autant critiqué d’en faire trop que pas assez, et sur l’ensemble de ses militants et militantes », ajoute le parti, précisant qu’il va engager un débat interne sur « les enseignements à en tirer ».
Reste que ce cas pose de façon lumineuse la question des dégâts causés par la condamnation, avant toute investigation, d’hommes sur la simple plainte de femmes. Ce cas est celui d’une justice qui se veut immédiate et sans appel – une justice où la simple autodésignation comme victime vaut preuve. « Il faut écouter la parole des femmes, elles ont été trop longtemps privées de toute attention » peut-on entendre. Oui, bien sûr. Mais après avoir recueilli la plainte, il faut vérifier les faits. À la différence de la justice de l’ancien régime qui se contentait des aveux arrachés sous la torture pour la preuve du délit, nous nous refusons à condamner sur simple aveu : il faut des faits.
Plus encore : derrière ces évènements nous retrouvons la présence de la justice populaire, dont l’unanimité de l’indignation suffit pour rendre son verdict.
Il s’agit de faire passer la justice là où autrefois elle ne passait pas. Mais prenons garde : depuis les romains on sait que « Summum jus, summa injuria »
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