Bonjour-bonjour
Colonial Pipeline (un réseau d’oléoducs de 8 800 kilomètres, qui dessert toute la Côte est américaine) a été paralysé par des hackers qui ont bloqué les systèmes informatiques avec un « rançongiciel », un logiciel qui crypte des fichiers et empêche leur utilisation. Colonial Pipeline aurait versé cinq millions de dollars pour débloquer ses logiciels et redémarrer la livraison de carburant. (Lu ici)
- Moi, je reste pantois devant une telle information : comment une industrie aussi stratégique que celle-là peut-elle être fragile à ce point ? Moi j’en étais resté aux virus informatiques qui détruisaient certains réseaux d’ordinateurs, se propageant selon le hasard des échanges de mails. On risquait de voir détruit tout son système informatique, le stockage des données et la confidentialité des échanges : l’attaque était planétaire mais les victimes étaient des particuliers, pas des organisations du niveau d’un État.
Mais surtout c’était purement « gratuit » dans la mesure où aucune rançon n’était demandée ; ces pirates étaient de véritables anarchistes qui voulait détruire sans aucune condition.
Ils étaient des « purs », ils ne demandaient rien ; ce qu’ils voulaient c’était détruire et c’est tout.
Or voilà que les pirates d’aujourd’hui sont devenus des rançonneurs, des gens qui ne se donnent le mal de bloquer des systèmes informatiques que pour obtenir de l’argent en échange. Ce sont des pirates rationnels, du moins dans notre système capitaliste où rien ne se fait sinon contre de l’argent.
Cette information serait plutôt rassurante, puisqu’on est en présence d’une criminalité bien connue : autrefois on enlevait les enfants de milliardaires ; aujourd’hui on bloque leur système d’exploitation numérique : rien n’a vraiment changé.
… Sauf qu’en s’en prenant au système de commandement de tout ce qui fonctionne de par ce monde ils ont un pouvoir de nuisance extraordinaire : ils peuvent prendre en otage les hôpitaux, comme on le voit en France, mais aussi les raffineries, et – pire encore – les centrales nucléaires. Les États se battent contre des ennemis qui menacent, tout en restant dans l’ombre, de les détruire et contre lesquels ils ne peuvent rien, sauf à revenir aux technologies d’autrefois.
La guerre numérique ne fait pas de morts - du moins pour l'instant - mais c’est quand même une guerre.
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