Bonjour-bonjour
Alors que la guerre en Ukraine ébranle toujours les news, la campagne électorale fait malgré tout un timide retour par le biais de l’âge de départ à la retraite.
C’est le candidat Macron qui a donné le coup d'envoi de ce débat avec l’annonce qu'une fois élu, sa priorité serait de reporter l’âge de départ à la retraite à 65 ans.
Aussitôt les autres candidats se sont positionnés sur ce thème, le plus souvent pour critiquer cet allongement de la durée du travail qui laisse les travailleurs brisés bien avant cette limite. – C’est la position d'Anne Hidalgo qui retiendra ce matin notre attention. Elle a en effet fait valoir que sa priorité « est de garantir à des gens qui ont travaillé toute leur vie, un droit au repos » (lire ici)
Qu’est-ce que ce droit au repos dont on n’avait pas encore parlé ?
- Notons d’abord que l’on distingue entre le « droit à... » et le « droit de... ».
* Le « droit de » est appelé aussi « droit liberté » ; il est opposable à l’État et institue les limites au-delà des quelles les libertés fondamentales des citoyens sont remises en causes. Les manifestations des anti-pass ont revendiqué ce type de droit.
* Le « droit à », appelé aussi « droit créance », implique une prestation positive de l’État. Les droits créances (droit au travail, droit à l'instruction, droit à l'assistance, au logement, à l’image, aux loisirs etc.) sont des droits exigibles de lui comme les manifestations des Gilets-jaunes l'ont abondamment montré.
- Parmi les libéraux, certains considèrent ce droit-créance comme un faux droit : « Ces "droits" se sont développés sans référence à la propriété, à la responsabilité et à la liberté de contracter de l'individu ; ils ne proviennent que de décisions étatiques arbitraires destinées à satisfaire une clientèle électorale via des « prestations » publiques » peut-on lire dans un article de « Wikibéral » (1). Dans cette optique on considèrera que fixer à 60 ans l’âge de la retraite sans prendre en considération la capacités des caisses de retraite à payer est irréaliste. D’autres juristes estiment au contraire que les droits créance sont la concrétisation des droits du citoyen sans laquelle le droit demeure virtuel. On songera au « quoiqu’il en coûte » qui accorde aux citoyens des moyens de vivre sans considérer la capacité de l’État à en assumer le coût.
o-o-o
La question que pose ce droit au repos est bien celui de son fondement. Au-delà de « l’appât électoral » ce droit au repos doit, en tant que droit créance, être la concrétisation d’un droit fondamental issu du droit à l’existence ou à la sécurité.
Et en effet, nul doute que la retraite soit un droit fondamental, sans le quel nos seniors seraient dans la situation des vieillards japonais dont le film « La balade de Narayama » nous conte la triste fin.
Lisez plutôt « Selon une coutume ancestrale, et à cause du manque de nourriture les hommes et les femmes de plus de 70 ans doivent être transportés sur le dos, par un des leurs, et abandonnés au mont Narayama »
Selon cette coutume japonaise, il ne suffit pas de fixer un âge de départ à la retraite ; il faut encore fixer un âge de fin de la retraite. Comme les personnages de Narayama, vous pourriez alors dire à votre Mamie : « Mamie, tu as aujourd’hui, 70 ans. Je vais te payer une ballade : un hélicoptère va te déposer au sommet du Mont-Blanc. Mais tu sais, Mamie, c’est un voyage sans retour.
Adieu Mamie chérie »
--> La retraite à 65 ans et no limit est donc encore une disposition généreuse.
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