Bonjour-bonjour,
Hier dimanche, fin du salon de l’agriculture. A cette occasion, 2 022 brebis accompagnées d’une escouade de bergers et de bergères ont déferlé sur les Champs-Élysées qui n’avaient pas vécu une telle sidération depuis... les Gilets-Jaunes de triste mémoire.
Le journal Sud-Ouest nous informe : « “Excuse me, what will be there ?” (« Que va-t-il se passer ? »), demande une femme en manteau de fourrure, au milieu d’une foule stationnée à deux pas des Champs-Élysées. « There is sheeps that will make the transhumance » (« Des moutons vont faire la transhumance »), répond un Béarnais gaillard en béret et foulard jaune. » Le journal ne précise pas si la dame a compris ce que lui disait ce béarnais que nous ne comprenons habituellement pas lorsqu’il parle en français.
Mais ce n’est pas là l’essentiel. « La France et six autres pays veulent faire reconnaître la transhumance au patrimoine immatériel de l’Unesco » – d’où cette manifestation d’un genre inhabituel. (Art. cité).
La transhumance... Ce mot ressuscite en moi des souvenirs, venus des livres d’image de mon enfance, de troupeaux sur des sentiers de Provence, précédés de bergers jouant du pipeau et suivi de chiens aboyant dans le clair matin. Le vieux monde quoi...
Pour moi, la transhumance c’est du passé. À notre époque les animaux qui pâturent en alpage y viennent en vans et leurs bergers arrivent en trials qu’ils utilisent pour redescendre au village en fin de semaine faire la teuf en s’abreuvant de Kro.
Peut-être... Mais quittons ces images et conservons l’idée que l’humanité qui s’est orientée vers l’élevage il y a 10 ou 12 milliers d’années n’a pas encore franchi un nouveau pas pour abandonner ces mécanismes qui lui ont permis de faire disparaitre les aléas de la vie des chasseurs cueilleurs.
Car, même en consultant les discours-programmes des écologistes les plus radicaux, ceux pour qui la lampe à huile reste une option, on ne trouve nulle trace de la moindre nostalgie pour le mode de vie des chasseurs-cueilleurs. On m’objectera peut-être que les adeptes de la permaculture ont franchi ce pas. En dehors du fait qu’il s’agit là avant tout d’une philosophie les permaculteurs n’ont pas encore dit que nous devions renoncer à élever des poules ou des lapins.
Donc : tant que nous n’aurons pas décidé d’abandonner l’élevage pour la production de protéines animales de laboratoire, nous devrons accepter que des brebis transhument
– Ah ! Mais pas sur les Champs-Élysées quand même !
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