lundi 16 décembre 2024

« Evviva u papa ! » - Chronique du 16 décembre

Bonjour-bonjour

 

« Evviva u Papa » : c’est en langue Corse la bienvenue qui a été souhaitée au Pape arrivant hier sur « l’Île de beauté » : en cape rose caractéristique du 3ème dimanche de l’Avent, le Pape a célébré une messe gante de plus de 7500 fidèles réunis sous la statue de Napoléon à Ajaccio.

- Au cours de la prise de parole qui a suivi, le Pape à tenu à redéfinir le concept de laïcité qu’il souhaite « non pas figé mais évolutif et dynamique. », signifiant par-là que la laïcité « à la française » qu’on date généralement de 1905 a fait son temps et qu’il convient de l’assouplir pour l’adapter aux nouvelles formes de vie religieuse. 

 

À partir de là tout n’est que brume et interrogation dans mon esprit. Car que veut dire le Souverain Pontife ? Sans doute que la présence des pratiques religieuses dans l’espace public doit être favorisée, et que les lois qui heurtent les fidèles dans leur foi doivent être reportées. Toutefois, on sait qu’un pays éminemment catholique comme l’Espagne a été parmi les premières nations à autoriser l’avortement et le « mariage pour tous » : ça ne l’empêche nullement de favoriser les processions nocturnes avec flambeaux, tenues de pénitents et statues des saints portées à travers les rues. On peut aussi évoquer les établissements éducatifs privés, dont l’existence a fait problème durant des siècles, en particulier avec les jésuites.

Revenir avant le loi de 1905, ce serait donc ça la laïcité selon le Vatican ? Mais comme c’est présenté en même temps comme une évolution, demandons-nous qu’est-ce qui caractérise la pratique religieuse en France durant – disons les 50 dernières années ?

            * Déjà, c’est précisément le recul de cette pratique : on ne cesse de fermer des églises dans des paroisses désertées par les fidèles. Que les processions et les premières communions soient à nouveau pratiquées comme des célébrations publiques, et comptons combien de catholiques sont là pour les suivre : il n’est pas sûr que le nombre de pratiquants engage une grande foule à suivre.

            * Et puis, la laïcité, ce n’est pas pour une seule religion, c’est pour toutes les religions. Or, depuis 50 ans en France, c’est l’Islam qui s’est développé tant pour le nombre de fidèles que pour le poids que cette religion occupe dans leur vie. Mais alors certaines exigences des musulmans, issues de la charia ou des pratiques courante de la religiosité (voile, prières publique enseignement de l’intolérance, etc.) deviendront des faits compatibles avec la laïcité française – alors même que la France reste hostile à ce genre de pratiques.

 

Si le Pape est favorable à la restauration de la religiosité d’avant 1905, il le peut. Mais il ne peut pas en même temps nous dire que là est l’aventure du progrès.

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