samedi 7 décembre 2024

Les Français croient encore que 2 + 2 = 6 – Chronique du 8 décembre

Bonjour-bonjour

 

Dans ce moment de honte que constitue pour nous la déconfiture politique et économique du gouvernement, il y a quand même une fierté qui subsiste encore : c’est le moment du « quoiqu’il en coûte » quand la France, pratiquement seule, a affronté l’épidémie du covid pour empêcher la misère de venir s’ajouter à la maladie.  

Aujourd’hui encore, quand la dérive des comptes publics fait la honte des services soi-disant compétents, les citoyens restent inébranlables : le secours de l’État a été essentiel durant le confinement et a permis de sauver les hommes et les entreprises. La honte a été pour ceux qui ne l’ont pas fait.

Or, voici que ce bloc de certitude se fissure et ça vient de Suisse. Lisez plutôt (ici) : 

« A quel moment les Français comprendront-ils que l’urgence économique s’impose à la réalité politique ? Comment la France peut-elle persister à croire que « deux et deux font six »? questionne. Selon Richard Werly, correspondant à Paris du journal Blick, la politique du "quoi qu’il en coûte" a profondément ancré l’idée que "l’argent public était magique". »

 

Cette croyance est-elle bien que l’argent est magique et qu’il surgit quand on en a besoin ? Peut-être, mais il y a un sortilège encore plus fort : celui que les élus politiques pouvaient donner satisfaction aux électeurs dans tous les cas. Et s’ils ne le font pas, il y a des cohortes d’apprentis magiciens qui revêtent la défroque d’Harry Potter pour financer leurs dons au peuple. 

Oui, les hommes dans le besoin se tournent instinctivement vers une force protectrice, qui fut initialement celle des parents avant de devenir celle des organisations ad hoc et puis celle du Roi ou chef d’État.

N’importe qui, même un affreux despote – qu’importe ? Quand vous avez faim et froid, vous ne demandez pas qui vient vous nourrir et vous réchauffer – n’importe qui à condition d’en avoir le pouvoir.

C’est plutôt ça qui nous manque aujourd’hui

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