Il arrive de temps à autre que, pour fuir la saturation des infos exclusives et entêtantes – telle que la crise politique de ces jours-ci – je recherche des informations a priori inintéressantes, soit parce qu’étant minuscules elles n’ont aucun contenu informatif, soit parce qu’elles sont d'une absolue banalité.
Ainsi de cette information météorologique : « Arrivée d’air polaire ce week-end : d’abondantes chutes de neige attendues à des altitudes de plus en plus basses » (lu ici)
Voilà une information bien prévisible car oui, il y aura de la neige en décembre, que ce soit ici ou là. En plus c’est une info bien dérisoire concernant le temps qu’il va faire, qui alimente usuellement l’inessentiel comme de parler de la pluie et du beau temps.
Voilà l’info plus importante : pour éviter, tout en parlant, de parler de l’essentiel, il faut alimenter la conversation évoquant l’inessentiel. Car, qu’est-ce que l’inessentiel ? Un quasi néant, quelque chose qui est juste sur le bord du rien du tout, qui lorsqu’on en parle risque d'entrainer cette réponse : « Oui. Et alors ? ». Il faut avant d’en parler, s’assurer qu’on ne risque pas de se prendre un râteau de ce genre, en évoquant quelque chose qui de façon coutumière est un sujet pertinent de conversation.
Tel est bien la météorologie, comme si s’intéresser au temps qu’il va faire était sécurisant : en effet celui qui considère de telles infos comme utiles est quelqu’un qui n’a pas d’autres souci en tête : un heureux homme !
Pour savoir si vous êtes un homme comme cela, demandez-vous quel geste vous faites en premier en vous réveillant : allumez-vous la radio sur une station d’info 24/24 ? Ou bien ouvrez-vous les volets pour voir le temps qu’il fait ?
Voilà un test de bonheur bien facile à réaliser.
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