Bonjour-bonjour
« My body – my choice » ; « Mon corps m’appartient »; (Sur l’air de Bella ciao) : « Le droit à avorter / Est entravé / Les droits des femmes sont attaqués » C’est à Paris même qu’hier ces slogans ont été entendus, comme si des Etats-Unis à Paris un territoire unique réunissait les femmes.
Ayant déjà envisagé la question de l’avortement à de nombreuses reprises (voir ici) et tout particulièrement il y a 4 jours (ici), je reviendrai sur un seul point qu’on oublie trop souvent de mettre au premier plan et qui surgit dans le slogan des américaines : « My body, my choice » : mon corps, mon choix, pour affirmer que le corps des femmes leur appartient, qu’elles ont le droit d’en faire ce qu’elles veulent, y compris dans le fait de laisser ou non un embryon se développer en lui.
Traduction : l’embryon que je porte, jusqu’à un certain nombre de semaines, n’a rien d’autonome, ce n’est rien d’autre que mon corps, et mon droit à la liberté porte nécessairement sur ce que je peux en faire. Au fond et toutes choses étant égales par ailleurs, il ne s’agit de rien d’autre que de la loi de l’Habeas corpus interprété comme l’énoncé d’un droit fondamental à disposer de son corps (1). Comme on l’a dit précédemment, les religieux tiennent absolument à ce que cet embryon soit considéré dès sa conception comme une personne, autrement dit qu’il n’est pas – qu’il n’a jamais été – confondu avec le corps de la mère, le quel n’est rien de plus qu’un réceptacle.
Conclusion : le débat qui oppose les pro- et les anti-IVG est un débat métaphysique qui porte sur la nature de l’embryon : est-il seulement biologique ou bien a-t-il une nature spirituelle ?
---> Comme les sociétés laïques admettent que l’on soit religieux ou athée, alors elles doivent aussi accepter l’IVG qui élimine un paquet de cellules ayant forme de fœtus, sachant qu’on peut aussi considérer qu'il est protégé par la dignité humaine - et donc qu'on s'interdise absolument de le détruire pour cette raison.
Mais de même que personne n’est contraint d’aller à la messe s’il n’y croit pas, de même aucune femme ne peut être contrainte à considérer l’embryon qu’elle porte comme son enfant.
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(1) Sur la signification exacte de cette loi, voir ici
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