Bonjour-bonjour
Cette période de vacances est une porte ouverte sur la déconnexion, l’oubli des cadres et des contraintes, l’ensauvagement.
Et voilà que c’est ce moment qu’on choisit (voir ici) pour nous expliquer que les vacances ont une histoire, que cette histoire montre clairement que tout cela répond à des mécanismes socio-économiques, et que même en remontant aux congés payés de 1936 on ne trouve que des obligations sociales y compris celles de jouir et d’être heureux.
On régira en soulignant que les vacances évoluent par le rejet systématique des limites et que, si les Routards et leur célèbre Guide sont des organisations bien cadrées, à leur origine du moins ils jaillissaient du rejet des cadres et des limites.
C’est là que les spécialistes de l’article mentionné débarquent : on peut en effet percevoir cette aspiration au changement perpétuel, mais il faut aussi rester dans le cadre de la responsabilité.
Philippe Bourdeau, professeur à l’Institut de géographie alpine de l’Université Grenoble-Alpes et spécialiste de la transition touristique, le constate : « L’imaginaire du tourisme a longtemps été désinvolte : tout oublier, se libérer des contraintes vestimentaires et sexuelles… On a mis du temps à comprendre qu’on ne pouvait prétendre à une émancipation aussi poussée et qu’il fallait reprendre ses responsabilités. » (Article cité)
Les trois mots d’ordre de ces vacances-hors limites étaient : liberté, authenticité, mise à l’épreuve de soi. Liberté de vivre une sexualité sans tabous ? Soit mais pas en pratiquant le tourisme sexuel. Authenticité des peuples premiers et de leurs pratiques ancestrales ? Sans doute mais comment les rencontrer sans les dénaturer ? Mises à l’épreuve dans les voyages où les pieds sont le seul moyen de déplacement ? Oui-oui… Jusqu’à ce qu’on invente les treks avec les 4X4 pour les riches touristes.
Illustration de l’article cité
Mais l’histoire a des retournements absolument stupéfiants. Car voilà que ce sont les dirigeants des sociétés qu’on cherchait à fuir qui nous demandent de revenir aux pratiques des hippies et des routards. Oui, c’est eux qui aujourd’hui nous recommandent la sobriété énergétique pendant que les économistes nous en avertissent : pour les vacances, le « Quoiqu’il en coûte » c’est fini.
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