vendredi 29 juillet 2022

Dieu n’est pas mort … mais il ne va pas très bien – Chronique du 30 juillet

Bonjour-bonjour

 

Le Pape est au Canada pour tenter de contrer les effets des scandales d’abus sexuels en partie liés à la maltraitance infligée aux enfants autochtones. Et ces effets sont spectaculaires, avec une décrédibilisation de l’Église et une forte déchristianisation.

« Devant les évêques, les prêtres et les responsables catholiques du Canada, réunis jeudi 28 juillet dans la cathédrale Notre-Dame de Québec, le pape François a cherché à donner quelques conseils aux fidèles, dans l’un des pays les plus frappés par la déchristianisation.

Le pape François a encouragé les catholiques canadiens à ne pas porter un « regard négatif » sur le monde. Il les a encouragés à restaurer la crédibilité de l’Église catholique après la crise des abus sexuels. » (Lu ici)

Au Canada « la sécularisation » progresse précise cet article, lâchant le mot qui remplace celui de déchristianisation et celui d’athéisme : s’agit-il d’un simple euphémisme ? Séculariser, c’est, rappelons-le fait de « donner à quelque chose un caractère laïc, non religieux, non sacré (…) Ce qui se traduit par le fait de soustraire une fonction, une institution sociale à la domination, à l'influence religieuse, ecclésiastique, de mettre entre les mains des laïcs, des pouvoirs public » (CNRTL). 

Bref : il n’est même pas question de savoir si on croit en Dieu ou si on n’y croit pas. Il suffit qu’on se détourne de l’influence de l’Église et de ses prêtres, et de chercher dans la puissance de la société les moyens nécessaires pour affronter les aléas de la vie. Quand l’épidémie de Covid s’est répandue, on a vu combien les prières et les actions de grâces ont été rares face aux gestes barrières et aux campagnes de vaccination. Et ça ne concerne pas seulement la chrétienté. Les religieux des villes saintes de l’Islam qui avaient affirmé que la vertu et la foi suffisait à combattre le virus ont été les premiers touchés, montrant au monde entier que Dieu n’était pas une protection suffisante.

C’est à cela que répond cette perte de foi que le pape vient combattre au Canada.

 

- Ce phénomène ne date pas d’hier et ne concerne pas seulement le Canada. En 1913 Max Weber le repérait et le théorisait sous le vocable « désenchantement du monde » formule qui renvoie à « la déprise du religieux sur les représentations générales que les hommes se font de leur vie et du monde en général à l'égard du religieux » (cf. ici)

Weber faisait ainsi référence à la rationalisation du monde suite aux progrès de la science et de la technique. On voit qu’aujourd’hui, bien que la raison soit loin d’avoir triomphé des passions et de l’irrationalité, cette perte d'influence du religieux s'est définitivement imposée. Certes il reste des pays où les religieux sont au pouvoir. Mais ça ne les empêche pas de se faire vacciner quand la maladie se répand et de communiquer par Smartphone quand ils en ont besoin. En obéissant aux lois de la physique et de la médecine eux aussi contribuent à séculariser le monde

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