Bonjour-bonjour
Hier, le chef de l'État a inauguré la « plus grande ferme de France » : entendez qu’il a passé la journée au salon de l’agriculture. Quoique « polluée » par les manifestants insistant sur la réforme des retraites (= ce n’était pas le sujet), le Président a une nouvelle fois montré quelle importance avait l’agriculture pour la France ; ce qui sous-tend également la signification symbolique des paysans dans l’imaginaire français.
Car pour comprendre que le Salon de l’agriculture attire tant de français adultes comme petits enfants, il faut comprendre aussi que le monde paysan reste pour beaucoup porteur d’images d’Épinal montrant des paysans d’autre fois, ramassant les foins ou dansant sur la place du village après les moissons.
Brueghel le Jeune
Ceci permet de comprendre l’extraordinaire ambivalence du monde paysan, adoré avec ses « veaux, vaches, cochons, couvées » et dénoncé comme empoisonneur avec ses pesticides ravageurs d’abeilles. Le paysan que l’on reconnait comme faisant partie de nos racines, c’est le paysan type ancien régime, celui qui mourait de faim et qui parfois partait à l’assaut du château avec sa fourche, mais surtout – qui buvait du vin frais et qui culbutait la vachère dans le foin.
Rien à voir avec l’exploitant moderne qui conduit son tracteur l’œil rivé sur l’écran du GPS pour évaluer les endroits où il allait diffuser son nuage de néonicotinoïde… et pourtant ! Ce sont les mêmes qui vivent des mêmes travaux, simplement ils sont mieux payés et plus régulièrement protégés des catastrophes sanitaires, mais voyez l’injustice : ceux-là, ils ne nous font pas rêver, et aujourd’hui encore, c’est nos rêves qui comptent pour nous.
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