vendredi 24 février 2023

Il faut de tout pour faire un monde – Chronique du 25 février

Bonjour-bonjour

 

Vous aussi vous avez besoin de nouvelles qui rendent optimistes ? Des « feel-good news » ?

Je n’ai hélas rien de tout ça dans ma besace, mais voici peut-être quelque chose qui pourrait retenir votre attention : au cours de l’histoire de l’évolution, les psychopathes ont participé à une stratégie adaptative. Si vous ne me croyez pas, lisez ceci

Nous aurions donc parmi nos ancêtres des violeurs, des assassins bref : des antisociaux de tout poil.

Bizarre… Et puis d’abord, cette affirmation qu’un être antisocial favorise la progression de l’espèce, est-ce que c’est simplement crédible ?

- L’idée est que, dans l’évolution, tout ce qui constitue une stratégie gagnante de reproduction est bénéfique à l’espèce, en particulier dans les situations de pénuries. A ce propos, voici ce qu’écrivent les chercheurs canadiens dont l’article cité rapporte les propos : « la prise de risque, l’opportunisme et le comportement insensible, caractéristiques des psychopathes, auraient augmenté le succès reproductif dans les environnements ancestraux, sous certaines conditions (des individus psychopathes auraient pu exploiter la confiance des autres pour améliorer leurs chances de reproduction). /…/ Ces traits psychopathiques auraient été favorisés par la sélection au cours des générations successives. » 

Ces psychopathes auraient donc réussi à se reproduire là où les gens normaux échouaient : mais alors n’ont-ils pas transmis à leurs descendants, non seulement leur force et leurs insensibilité, mais encore les gènes responsables de leur maladie : pas de quoi se réjouir. Or, voici la réponse qu’on peut lire dans le passage cité ci-dessus : « la sélection naturelle a, à plusieurs reprises, favorisé le développement de ces traits psychopathologiques. » C’est bien la preuve qu’elle est favorable à la vie de l’espèce.

Vous savez quoi ? On croirait lire Nietzsche. C’est lui seul qui a osé écrire que notre espoir dans l’avènement de la justice et de la bienveillance n’est absolument pas fondé ni par la nature ni par la force vitale qui l’anime, et qu’il s’agit d’un préjugé venu du christianisme qui a empoisonné les hommes.

 

… Ouch ! Penser que nous devons notre société bien policée à des brutes au front bas et aux biceps saillants, voilà qui fait mal ! Que dire à cela, dès lors que des scientifiques rigoureux ont confirmé le fait ? 

- Peut-être que l’évolution évolue elle-même, et que ce qui a fait la force des hommes il y a des centaines de milliers d’années n’est plus une chance aujourd’hui mais un désavantage. Que pour survivre l’espèce a désormais besoin de sociétés bien réglées où les affrontements violents ont disparu, libérant ainsi les ressources humaines pour produire ces éléments indispensables à la vie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire